Alors qu’il venait de recevoir une importante livraison, un Chinois a été arrêté par la police malienne à Bamako. Selon les témoins, un homme en moto est arrivé avec des sacs remplis de peaux de d’ânes qui ont très vite été chargées dans un véhicule où avait pris place un ressortissant chinois. La voiture a rapidement démarré pour fuir, mais la police a eu le temps d’intervenir et d’arrêter l’individu suspect.
L'action de la société chinoise de peaux d'ânes en hausse de 14%
Pour le moment, le ressortissant chinois ne s’est pas montré très bavard, mais les hommes de sécurité malienne le soupçonnent d’être à la tête d’un trafic international qui touche plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Sont au moins concernés les baudets sénégalais, maliens, burkinabè et nigérians où des cas avérés montrent un trafic de grande envergure.
Ces peaux sont destnés à la pharmacopée chinoise qui les utilise pour fabriquer des tablettes destinées au marché de l'empire du milieu.
E-jiao, la principale société qui fabrique et distribue la gélatine de peau d'âne a vu son action bondir de 14% depuis le début de ce trafic.
Tablette de gélatine de peau d'âne;
Parmi les nombreuses révélations, il y a notamment le cas au Sénégal (voir vidéo ) où des chevillards ont été surpris en train de dépecer des ânes. Ils ont été accusés de vendre la viande dans les abattoirs à Dakar, mais les peaux étaient bel et bien destinées à l’exportation. L’information avait fait grand bruit, après que d’autres cas ont été découverts.
Balolé, Burkina Faso, l'innommable
Mais, il y a eu plus grave. Au Burkina Faso, des ressortissants asiatiques ont tout simplement loué des abattoirs entiers. Des journalistes de radioWat FM se sont rendus sur place et ont découvert, non pas quelques dizaines, mais des centaines de carcasses de l’espèce asine en putréfaction. Les malheureux enquêteurs ont été séquestrés par les employés de l’usine d’abattage et accusés de s’être introduits dans les lieux sans autorisation.
Les populations iront les libérer avant de saccager les lieux. Là également, selon France 24, les riverains affirment que depuis le début de l’année 2016, des dizaines de camions remplis d’ânes et venant du Mali et du Nigéria sont déversé, dans ce lieu, leur macabre cargaison. Des dizaines d’autres en sont repartis remplis de peaux en direction des ports des pays limitrophes.
Partout, les autorités restent muettes
Pourquoi les autorités de la sous-région n’ont toujours pas décidé une action pour stopper le massacre ? Voilà la question que ne cessent de poser les populations d’Afrique de l’Ouest qui voient l'un de leur précieux allié massacrer. Car, faut-il le rappeler, l'âne appelé "cheval du pauvre" est un allié du paysan et sert à la fois au transport et comme animal de trait dans les travaux champêtres.
Pour le moment, les ânes continuent à périr en grande masse. Les autorités maliennes, sénégalaises et burkinabè sont aussi muettes que l’âne sait braire.