Après la levée de son immunité parlementaire, le procès de Barthélemy Dias, qui devait s’ouvrir aujourd’hui a été renvoyé au 25 janvier 2017. Il avait déjà été renvoyé une première fois le 20 octobre. Le maire de Mermoz-Sacré-Cœur est poursuivi du délit de « coups mortels » dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf du nom de ce nervi tombé sous les balles, le 22 décembre 2011, devant la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur à Dakar.
Seulement, dans cette affaire de meurtre éminemment politique, le « bouillant » maire socialiste ne veut pas être l’agneau du sacrifice, qualifiant le procès de « mascarade politique ». Pour sa défense, Dias-fils (son père est leader d’un parti politique) a présenté hier à des journalistes deux éléments sonores sensés l’innocenter. L’une des pièces à conviction, est une vidéo d’émission de la chaine 2STV dans laquelle Macky Sall, alors dans l’opposition, estimait que les responsables de la mort de Ndiaga Diouf étaient les commanditaires de l’attaque de la mairie. L’autre «preuve», c’est une déclaration audio de l’ancien président Abdoulaye Wade qui «reconnaissait », sur les ondes de RFI, que ceux qui étaient devant la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur étaient des membres de la sécurité du Parti démocratique sénégalais (PDS), le sien.
Sénégal: Barthlémy Dias, une affaire de meurtre éminemment politique
Mais Barthélemy Dias ne s’est pas contenté de clamer son innocence. Il accuse clairement la direction du Parti socialiste (PS), formation à laquelle il appartient, d’être «au cœur de ce complot» visant à le liquider politiquement. Une allusion à la déclaration d’Abdoulaye Wilane, le porte-parole du PS qui, sur les ondes d’une radio de la place, a invité ses camarades de parti à «faire confiance à la justice» et à accepter le verdict. Pourtant, après sa réunion d’hier, le Secrétariat exécutif national du PS a exprimé «toute sa solidarité » avec le camarade «Barth».
Mais dans un contexte de forte division du PS, tiraillé entre deux pôles (celui du secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, et celui de Khalifa Sall, le maire de Dakar, dont Dias est l’un des plus fidèles lieutenant), cette déclaration vaut ce qu’elle vaut. Une chose semble sûre, et ceci quel que soit l’issue du procès de ce procès, qui pourrait bien être celui du PS : les héritiers politiques de Senghor et Abdou Diouf sont plus divisés que jamais.