Sénégal. Matériaux de construction: le Premier ministre remonte les bretelles aux industriels

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Le 23/02/2017 à 16h26, mis à jour le 23/02/2017 à 16h32

Alors que le pays a lancé plusieurs chantiers de construction et que la folie de l'immobilier dure depuis 30 ans, l'économie sénégalaise n'en capte qu'une faible part de valeur ajoutée. Le Premier ministre a regretté une telle situation qui fait que le pays importe jusqu'aux clous.

Inexistant, ou presque, le secteur des matériaux de construction est le parent pauvre de l’industrie sénégalaise. «Le Sénégal importe tous les matériaux dont il a besoin, même des clous». C’est par ces mots que le Premier ministre, Mohammad Boun Abdallah Dionne, a voulu titiller l’orgueil du patronat sénégalais.

Les assises de l’entreprise qui se sont tenues le 21 février sous l’initiative du Conseil national du patronat ont servi de cadre à Mahammed Boun Abdallah Dionne, pour rappeler aux organisateurs que le secteur des matériaux de constructions accuse toujours un sévère retard au Sénégal. Il a pointé du doigt l’inexistence d’une industrie capable de retenir la valeur ajoutée des grands prôjets au Sénégal. «Nous importons même les clous», a regretté Boun Abdallah Dionne.

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Cet ancien de la Banque mondiale connaît l'effet d'entraînement que doit avoir le secteur du bâtiment et des travaux publics. L'adage qui dit que "quand le BTP va tout va" ne s'applique malheureusement pas au Sénégal, puisque le pays est dépendant de ses importations. De plus, le secteur des matériaux de construction est simplement donné en exemple, mais il n'est pas le seul. Puisque le pays n'a jusqu'à présent pas bénéficié de l'industrie du textile, alors que dans les régions, les salaires sont tellement bas et le taux de chômage tellement élevé que le Sénégal aurait pu profiter de la relocalisation des industriels chinois en Afrique. 

«Nous devons vraiment aller vers la création d’écosystèmes favorables au développement de la construction», a-t-il préconisé.«Il n'est pas normal qu’on continue à importer des portes, voire des clous», a-t-il poursuivi. Même si Dionne est optimistequant aux retombées des récentes découvertes de pétrole et de gaz dans les eaux sénégalaises, l’amélioration de la «balance des paiements de notre pays» doit, selon lui, être le défi commun de l’Etat et des opérateurs privés nationaux. Cela passe, bien évidemment, par une vraie industrialisation. 

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Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 23/02/2017 à 16h26, mis à jour le 23/02/2017 à 16h32