Sénégal: le prix de la noix de cajou atteint son plus haut historique

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Le 13/05/2017 à 09h07, mis à jour le 13/05/2017 à 09h09

Revue de presseDepuis l'ouverture de la campagne de commercialisation de la noix de cajou, les prix grimpent et atteignent un niveau jamais égalé. Le refus de la Guinée-Bissau, grand producteur, d'exporter sa production pour des raisons douanières explique en grande partie cette hausse.

Kiosque le360 Afrique. En Casamance, première région productrice de la noix de cajou au Sénégal, les agriculteurs sont aux anges. Les prix ont atteint 1100 Fcfa le kilo (1,65 euros), du jamais vu pour ce fruit dont la récolte et la commercialisation en bord de champ ne dure que quelques semaines. Les producteurs se frottent les mains, au moment où les négociants et les exportateurs indiens venus pour la brève saison se résigent à payer ce prix. 

Selon Radio France Internationale (RFI), la principale raison de cette hausse des cours d'anacarde -appellation que les connaisseurs préfèrent à "noix de cajou"- est sans doute la forte demande. En effet, la demande qui était adressée à la Guinée-Bissau a été momentanément reportée vers le Sénégal. Dans ce petit pays, mais qui est le deuxième plus gros producteur d'anacarde d'Afrique de l'Ouest, après la Côte d'Ivoire, le gouvernement a bloqué toutes les exportations. Les négociants agréés tardent à payer la caution liée à la taxe d'exportation. 

L'anacarde est la principale richesse de Bissau et donc une ressource fondamentale pour le budget de l'Etat. Le pays a renforcé les contrôles concernant les exportations clandestines vers le Sénégal voisin. Et le président José Manuel Vaz, him-self, vient d'interdire aux paysans la vente de leur récolte, le temps que la quarantaine d'exportateurs acceptent de s'acquitter de la caution. Du coup, la campagne est stoppée net. 

De sorte que, le prix de la noix de cajou en Guinée-Bissau ne dépasse pas 500 Fcfa, contre 1000 Fcfa en Guinée-Conakry, et jusqu'à 1100 Fcfa à Ziguinchor, la capitale de la Casamance, ou 800 Fcfa en Côte d'Ivoire. 

A côté du blocage en Guinée-Bissau, il faut également noter que le Vietnam, le plus grand décortiqueur de l'anacarde noix, a connu une très mauvaise récolte. Tout est donc réuni pour que la hausse ne s'arrête pas. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/05/2017 à 09h07, mis à jour le 13/05/2017 à 09h09