Sénégal. Pétrole: un coup de pouce de la BM pour éviter "arnaque" et braderie

Un coup de pouce de la banque mondiale qui vient à son heure

Un coup de pouce de la banque mondiale qui vient à son heure. DR/

Le 04/06/2017 à 11h30, mis à jour le 04/06/2017 à 12h10

Par le crédit de l’Association internationale de développement, 29 millions de dollars (17 milliards de francs CFA) ont été accordés au Sénégal pour mettre à niveau les capacités du pays à négocier des accords dans les industries extractives face aux multinationales.

Selon Louise Cord, directrice des opérations de la Banque Mondiale, «la découverte récente de gisements de pétrole et de gaz au large des côtes du Sénégal pourrait placer le pays sur une trajectoire de croissance à la fois plus durable et inclusive».

Cependant, pour que tout le monde profite des retombées de ces ressources naturelles, «il sera indispensable d’améliorer la gouvernance du secteur extractif et de renforcer le cadre réglementaire et budgétaire, tout en promouvant une plus grande responsabilité des pouvoirs publics vis-à-vis des citoyens», a-t-elle poursuivi. 

Pour sa part, Riccardo Puliti, directeur du pôle mondial d’expertise en énergie et industrie extractive du Groupe de la Banque mondiale, a souligné que «la période qui sépare la découverte des gisements et la décision de les mettre ou non en valeur, selon certaines modalités, est cruciale». Ainsi à travers cette assistance technique, «la Banque mondiale va renforcer les capacités du gouvernement à négocier des accords équitables et à orienter les négociations vers des décisions d’investissement», a-t-elle ajouté.

Les citoyens doivent aussi être activement impliqués d’amont en aval pour garantir un développement sans exclusion,mais également la transparence et l’intégrité de la part de l’Etat et du gouvernement. Cette transparence doit aussi être de mise chez les opérateurs économiques privés, et chez les acteurs de l’industrie pétrolière et gazière.

A toutes les étapes de production et l’exploitation, l’assistance technique envisagée confrontera l’aptitude de l’Etat à consulter les citoyens et toutes les parties impliquées sur les questions liées aux projets d’exploitation du gaz et du pétrole. En réussissant ce pari de la clarté, de la transparence dans la gestion du pétrole et du gaz, l’Etat pourrait ainsi épargner au peuple « la malédiction du pétrole » qui empêcherait le Sénégal de profiter de ses ressources naturelles.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 04/06/2017 à 11h30, mis à jour le 04/06/2017 à 12h10