La fête de Tabaski (Fête du mouton ou l’Aïd el-Kébir) s’approche à grands pas. Et au Sénégal, on ne jure que par le Ladoume, en tout cas ceux qui en ont les moyens ou qui veulent faire parler le prestige.
Pour vous donner une idée sur cette race et les exigences de son élevage, le360 Afrique s’est rendu à Hersent, l'un des nombreux quartiers de Thiès, la deuxième ville du Sénégal.
Confrontées au chômage des jeunes, à l’instar du reste du pays, de nombreuses familles s'y sont engagées dans l’élevage du Ladoume. C’est le cas du jeune Alioune Badara Seck, la trentaine.
Lire aussi : Sénégal-Tabaski: quand le prix du mouton peut atteindre 3.000 euros!
Il passe toutes ses journées à prendre soin de ses petits ruminants qui sont considérés comme les représentants de la meilleure race de mouton au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, dont ils sont originaires avant de subir des croisements qui ont abouti à la race actuelle de Ladoume.
L’entretien de ces moutons nécessite beaucoup d’attention et beaucoup de dépenses. Et souvent, il faut vraiment être un passionné du Ladoume pour réussir dans cet élevage tant il exige de sacrifices.
Dans ce reportage, Badou explique quelques-unes des difficultés qu'il rencontre et donne une estimation de ses dépenses journalières. Elles sont importantes, mais les éleveurs savent qu'avec le Ladoume, la rentabilité sera toujours au rendez-vous.
Lire aussi : Sénégal: la Tabaski-téranga, entre religion et tradition
Lors des foires dédiées au Ladoume et durant lesquelles sont exposés les plus beaux spécimens, les prix atteignent des niveaux inimaginables. Lors du dernier rassemblement qui s’est tenu au début de l’année en cours, le propriétaire du plus beau bélier a refusé une offre de 52 millions de francs CFA (79.300 euros) pour son animal.
"Si j’ai refusé de le vendre à 52 millions de francs CFA, c’est parce que j’étais sûr de pouvoir gagner plus d’argent. Quand je l'ai acheté, j’avais plus de 200 femelles Ladoume à ma disposition. Avant de venir à la foire de l’année dernière, je l'avais accouplé à 60 de ces femelles. Deux mois après, je me suis fait plus de 60 millions de francs CFA avec la vente de sa progéniture. Aujourd’hui, j'en suis à la troisième génération". Bref, le Ladoume est un business lucratif.