Sénégal: en 7 ans, 2 milliards de dollars en fuite vers les paradis fiscaux

Panama Papers

Panama Papers. dr

Le 06/01/2019 à 13h13, mis à jour le 06/01/2019 à 13h13

1000 milliards de francs Cfa ont été illicitement transférés du Sénégal vers des paradis fiscaux durant ces 7 dernières années. Le député Mamadou Lamine Diallo attire l’attention des Sénégalais sur la fuite des capitaux vers des comptes offshore.

Les projets réalisés par Macky Sall cachent mal la fuite illicite de capitaux sénégalais vers des comptes offshore. C’est du moins ce que soutient le député à l’Assemblée, Mamadou Lamine Diallo. Selon lui, «au moins 1000 milliards de francs Cfa (1,5 milliard d’euros) de flux financiers illicites ont quitté le Sénégal pour des paradis fiscaux comme Dubaï, durant ces sept dernières années». Les grands travaux lancés par le régime en place n’ont d’autre motivation que «d’impressionner les populations, prétexter un problème social à résoudre et soutenir la corruption».

A en croire le leader du mouvement «Tekki», Macky Sall a du mal à garder la tête froide dans la gestion des contrats liés à la découverte et l’exploitation du pétrole et du gaz naturel, si bien «qu’il a engagé le Sénégal dans une spirale d’endettement».

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Il a également regretté le fait que la Final Investment décision (FID) pour la phase 1 du développement transfrontalier innovant Grand Tortue Ahmeyim adopté, le vendredi 21 décembre dernier à Nouakchott, soit signé en cachette. Ce contrat, qui est le plus important de l’exploitation du gaz de Saint-Louis, ne devrait pas être signé dans «l’omerta de la presse sénégalaise et des responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar, proche de Macky Sall».

Toutefois, avertit-il, «tout finira par se savoir». Et Mamadou Lamine Diallo de renchérir: «C’est claire que c’est à l’avantage de BP et de la Mauritanie.»

Et ces manquements de la part de l’actuel pouvoir font de la gestion future du gaz naturel sénégalais le principal enjeu de la présidentielle sénégalaise du 24 février. «Macky prévoit en 2019 une politique d’ajustement structurel comme le président Abdou Diouf dans les années 80 qui a fini par une dévaluation du franc CFA», a-t-il ajouté.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 06/01/2019 à 13h13, mis à jour le 06/01/2019 à 13h13