Les Russes voulaient faire une entrée en force dans le pétrole sénégalais. C’est raté. En effet, Cairn Energy, société britannique spécialisée dans la prospection pétrolière, voulait leur céder sa participation majoritaire détenue dans les blocs Rufisque offshore, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond.
Mais finalement, c’est avec la société australienne Woodside Energy qu’un accord a été conclu pour la cession des parts concernées. C’était une éventualité à laquelle il fallait s’attendre puisque Woodside Energy et l’Etat du Sénégal sont les deux associés de Cairn dans ces projets, et en vertu du contrat qui les lie, ils ont un droit de préemption qu’ils peuvent exercer chaque fois qu’un actionnaire souhaite vendre. La principale contrainte dans ce cas de figure est de proposer au moins un prix identique à celui offert par l’acheteur non actionnaire.
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"Selon les règles de cotation britanniques, la transaction constitue une transaction de classe 1 et est donc conditionnée à l'approbation des actionnaires de Cairn, à la majorité simple des voix exprimées. La réalisation de la transaction est également soumise à l'approbation du gouvernement du Sénégal", selon le communiqué diffusé par Cairn Energy.
C’est en juillet dernier -rappelons-le- que la société basée à Edimburg avait conclu le contrat de cession avec le russe Lukoil. Mais visiblement, l’un de ses associés semble assez attaché au pétrole sénégalais pour ne pas le laisser filer entre les mains du géant russe.
Pour le moment, l’Etat du Sénégal n’a toujours pas exercé de droit de préemption pour augmenter sa participation dans ses propres ressources. Par conséquent, la compagnie nationale Petrosen ne contrôle que 10% de l’ensemble des futures exploitations.