L’activiste Kémi Séba dans le viseur de la justice sénégalaise

L'activiste panafricain Kémi Sèba.

L'activiste panafricain Kémi Sèba. . DR

Le 25/08/2017 à 09h34, mis à jour le 25/08/2017 à 09h44

Kémi Séba, le célèbre activiste panafricain, fait l'objet d’une enquête menée par la justice sénégalaise. Il devrait être interpellé dans les prochaines heures.

L’activiste Kémi Séba, dirigeant de l’ONG «Urgence Panafricaniste», connu pour être l’un des leaders africains de la fronde contre le franc CFA, devrait être convoqué dans les prochaines heures par la justice sénégalaise, via la Division d’investigation criminelle. Ce, dans le cadre d’une enquête relative à un billet de banque qu’il a brûlé en public.

Les faits remontent au 19 août dernier et se sont déroulés à Dakar. L’homme a symboliquement brûlé un billet de 5.000 FCFA, lors d’une mobilisation contre la Françafrique organisée dans une dizaine de capitales africaines. Par ce geste, il expliquait, dans une interview accordée le 24 août au média sénégalais Dakar7.com., s’attaquer à «un symbole de la servitude».

Commentant sa convocation dans un post ce jeudi, Kémi Séba positive, estimant qu’il s’agit d’une nouvelle occasion de «donner au débat sur le franc CFA (…) une portée médiatique plus importante». Taxé par les uns de « farceur » (il a récemment subi les foudres d’un chroniqueur du journal français Le Monde), et de grand défenseur de la cause africaine par d’autres, Kémi Séba est de plus en plus populaire au sein de la jeunesse africaine pour ses positions panafricanistes qui critiquent une certaine hégémonie de l’Occident sur le continent.

Des positions qui peuvent paraître gênantes à une partie de l’élite africaine attachée «au statu quo» dans ses rapports avec la France, notamment sur le sujet du franc CFA.

Reste de savoir si la procédure judiciaire a été enclenchée à l’initiative de l’Etat sénégalais ou de la BCEAO (la Banque centrale des Etats de la zone franc CFA en Afrique de l’Ouest) dont le siège se trouve justement à Dakar.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 25/08/2017 à 09h34, mis à jour le 25/08/2017 à 09h44