L’affaire défraie la chronique dans les journaux et alimente le débat dans les chaumières du Sénégal. Eclaboussé par un scandale de marchés fictifs, le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement se retrouve quasi paralysé, après l’arrestation de plusieurs de ses directeurs centraux et de ses cadres.
En effet, le directeur administratif et financier (DAF) et le directeur de l’Assainissement ont été arrêtés et placés en garde à vue, en même temps que 6 entrepreneurs, par les enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie sénégalaise.
La justice lance une enquête sur un supposé détournement de 74 milliards de FCFA
Ces personnes sont poursuivies pour «faux, usage de faux et détournement de deniers publics». L’affaire porte sur la signature de contrats fictifs dans le cadre d’un projet de construction de toilettes publiques dans les cités religieuses pour un montant de plus de 6 milliards de FCFA.
D’autres responsables du ministère visés
Le DAF du ministère aurait ainsi floué 70 entrepreneurs à qui il donnait des marchés moyennant des dessous de table d’environ 3,4 millions de FCFA pour chaque marché. D’après le quotidien Vox Populi, qui s’est fait l’écho de cette affaire, le DAF, libéré de prison vendredi, après un premier jugement, a été arrêté dès le lendemain, suite à une plainte de l’Agent judiciaire de l’Etat. Ne voulant pas couler seul, il aurait procédé à un grand déballage, dénonçant ses complices.
Egalement cités dans le cadre de cette affaire, le directeur de cabinet du ministre Mansour Faye, le contrôleur des opérations financières (COF) et le directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) ont été entendus puis relâchés. D’après Vox Populi, d’autres responsables du ministère seraient dans le viseur des enquêteurs.
Pour la petite information, le ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement est dirigé par Mansour Faye, beau-frère du président Macky Sall, même s’il n’est pas directement cité dans cette affaire. L'opinion publique se pose la question de savoir comment autant de directeurs centraux d'un ministère peuvent-ils être impliqués, alors que le premier responsable du département n'est toujours pas entendu?