Vidéo. Accusé de détournement de deniers publics Khalifa Sall le maire de Dakar craque

VidéoLe maire de Dakar a été gagné par l’émotion ce dimanche face à la presse. Evoquant l’affaire de la caisse d’avance il a dénoncé un manœuvre politique et fondu en larmes «une cabale ignoble et infamante» qu’il déplore, sachant, dit il, que "sa famille a été meurtrie par ces accusations infondées".

Le 07/03/2017 à 18h41, mis à jour le 07/03/2017 à 18h44

Khalifa Sall a craqué en invoquant le nom de sa mère qui a 86 ans et qui lui a demandé, dit il : «Mbaye j'espère que ces accusations ce n'est pas toi qui l'a fait», le maire de Dakar d’ajouter : «C'est ce qui m'a fait pleurer aujourd'hui».

Reprenant ses esprits, il affirme que «ce sont des moments de faiblesse et cela ne lui arrive pas souvent», avant d’en venir au fait et de dénoncer le traitement partial de son dossier pour l’empêcher de présenter une liste indépendante aux prochaines législatives.

Le procureur de la République qui a annoncé l’ouverture d’une enquête sur des présumés détournements, faux et usage de faux à la mairie de Dakar, accuse le maire Khalifa Sall qui est aux commandes de la ville depuis 8 ans. «Je vais saisir le juge d’Instruction pour des chefs d’escroqueries portant sur des deniers publics», avait déclaré, Serigne Bassirou Gueye.

Mais, selon Khalifa Sall «le procureur de la République ne respecte pas les secrets de l’enquête». Le maire de Dakar l’invite ainsi à «respecter les intérêts d’un honnête citoyen, et aussi et surtout, au nom de l’Etat de droit et de la démocratie».

Khalifa Sall émet ainsi un doute sur la neutralité de la justice qui a diligenté une enquête sur la gestion de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. «L’enquête est menée au mépris des principes d’une bonne administration de la justice», a-t-il dénoncé. Il regrette le fait que l’exécutif, par le billet du pouvoir judiciaire veuille «salir son honorabilité et la crédibilité de la mairie de Dakar». Aucun détournement de deniers publics ne peut lui être imputable, selon lui. «Je réfute cette accusation», s'est défendu Khalifa Sall tout en dénonçant la violation du secret de l’enquête par Serigne Bassirou Gueye.

Sur sa lancée, le maire de Dakar s’insurge contre «le zèle inouï du procureur dans le traitement du dossier». «L’attitude du procureur n'est pas symptomatique de l’Etat d’esprits de la grande majorité des magistrats. Le procureur a voulu me condamner avant même qu’une juridiction ne se saisisse de l’affaire», a alerté Khalifa Sall.

Revenant sur son intégrité, le maire de Dakar a demandé « solennellement au Président de la République de déclassifier le dossier de la gestion de la caisse d’avance de la mairie de Dakar». Il voudrait ainsi que son dossier soit transmis à toute la presse nationale et internationale pour que l’opinion publique se fasse une idée des tenants et des aboutissants de cette affaire d’escroquerie que le procureur voudrait lui coller en passant sous silence la déclaration de l’ensemble de ses collaborateurs. «Le procureur n’a pas porté à la connaissance de l’opinion toutes les déclarations de mes collaborateurs dont le percepteur de la ville», a-t-il fait savoir.

Également, depuis quelques jours, des bribes du dossier de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar circulent dans certains organes de presse proches du pouvoir de Macky Sall. Khalifa Sall prend ainsi le peuple à témoin à propos «des violations insupportables du secret d’enquête» qui, constitue une atteinte contre la présomption d’innocence dont doit bénéficier tout accusé. «Les procès verbaux d’audition ont été immédiatement communiqués à certains organes de presse», a-t-il dénoncé. Depuis quelques jours, «nous avons assisté à un lynchage médiatique commis par trois organes de presse principalement», a aussi regretté le maire de Dakar qui devait répondre, ce lundi 6 mars à la convocation du juge d’instruction. 

Vu la démarche adoptée par le procureur Serigne Bassirou Gueye, il y a lieu pour Khalifa Sall «de s’insurger contre le fait que le procureur ait fait un traitement partiel et partial de la réalité des faits». 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 07/03/2017 à 18h41, mis à jour le 07/03/2017 à 18h44