Des syndicats très nombreux et des mouvements de grève à longueur d'années. Voila ce qui caractérise le climat social sénégalais. Au pays de la Teranga, beaucoup aimeraient qu'il y ait plus d'ordre. A commencer par le gouvernement qui semble avoir trouvé une formule. Macky Sall et son Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne aimeraient bien que leur trouvaille fasse effet.
Ils veulent se servir des élections de représentativité syndicale se tiendront du 26 avril au 11 mai 2017 pour réduire les dissonances dans le monde syndical. A ce scrutin participeront les 14 centrales syndicales et les 32 syndicats d’enseignants. Cette année, les règles du jeu sont fixées par l’Etat qui a souvent des difficultés à négocier avec les uns et les autres.
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Les difficultés de l’Exécutif sont également réelles quand il s’agit de choisir ou de répartir le nombre de délégués syndicaux qui devront siéger dans les conseils d’administration des entreprises, au Conseil économique, social et environnemental ou dans les organismes internationaux. Afin d’y remédier, avec l’accord du gouvernement, les syndicats vont choisir parmi eux leurs représentants.
«Pour les élections de représentativité des syndicats, nous avons déterminé des modalités claires. Et seules seront considérées comme centrales représentatives, et interlocuteurs de l’Etat, celles qui auront totalisé 10% des suffrages exprimés», a annoncé, Mansour Sy, ministre du Travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions.
«Pour la tenue de ces scrutins concernant les centrales syndicales des enseignants, trois collèges seront mises en place. Un collège qui regroupe les syndicats des enseignants du préscolaire et de l’élémentaire, un du secondaire général et de la formation professionnelle et un troisième pour les corps de contrôle», a précisé Mansour Sy.
Une subvention source de discorde entre grandes et petites centrales syndicales.
Souvent, la subvention accordée par l’Etat est aussi objet de contestation dans les différentes centrales syndicales. Pour rappel, les 300 millions de francs CFA (450 mille euros) que l’Etat du Sénégal avait accordé aux centrales syndicales les plus représentatives, en 2015, avaient aiguisé la convoitise d’autres syndicats. Seules en avaient bénéficié, quatre des quatorze centrales, à savoir la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) dirigée par Modou Guiro, l’Union nationale des travailleurs autonomes du Sénégal (UNSAS) avec Mademba Sock, la Confédération des syndicats autonomes (CSA) de Elimane Diouf et la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Force du Changement (CNTS/FC) à la tête de laquelle se tient Cheikh Diop. Ces quatre étaient toutes réunies en une Coalition appelée confédérations Syndicales des travailleuses et travailleurs du Sénégal. Mais, ce partage est perçu comme une discrimination par les centrales syndicales les moins représentatives.
Pour cette année, l’Etat a revu son enveloppe à la hausse. La somme de 600 millions de francs CFA soit 1 millions d’euros est prévue pour la subvention accordée aux centrales syndicales les plus représentatives.