Pour les législatives, Macky Sall menace son camp: «Nous ne tolérerons aucune liste parallèle»

Trés ferme, le président de l'APR ne tolérera aucune liste parallèle

Trés ferme, le président de l'APR ne tolérera aucune liste parallèle. DR/

Le 25/04/2017 à 18h16

Macky Sall menace la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, coalition au pouvoir, et martèle : «Ça doit être dit avec force. Nous ne tolérerons aucune liste parallèle issue de nos rangs».

Macky Sall semble tenir à sa majorité à l’Assemblée nationale. A peine les partisans de Khalifa Sall sont sortis pour officialiser la participation du maire de Dakar aux législatives de juillet 2017, que Macky Sall sort de sa réserve.

Sur un ton menaçant, le chef de la coalition Benno Bok Yakaar au pouvoir a averti ses alliés. «Pour les locales, nous avions pris la décision de laisser les candidats présenter librement leur liste, parce que les enjeux étaient locaux. Il ne faut pas que l’on confonde les enjeux d’une législative avec ceux des élections locales», a martelé Macky Sall. Le président sénégalais ne voudrait pas courir le risque de perdre les élections législatives du 30 juillet 2017 et ainsi devoir vivre une cohabitation avec l’opposition. «Autant on avait laissé faire, autant ici, il s’agira de mettre tout en œuvre pour n’avoir qu’une liste Benno Bokk Yaakaar», a-t-il précisé.

C’est le séminaire de la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale qui a servi de prétexte à Macky Sall pour faire cette mise en garde. Organisée au King Fahd Palace de Dakar, cette rencontre a vu la participation de Moustapha Niasse, président du parlement sénégalais et aussi président de l’Alliance des forces de progrès (Afp). D’autres personnalités comme Mahammad Boun Abdallah Dionne, Premier ministre, Robert Sagna et Landing Savané, président du parti And Jëf/ PADS (Parti africain pour la démocratie et le socialisme), ont également pris part à cette rencontre.

Un pari perdu d’avance

Le Président Macky Sall voudrait, par tous les moyens, que Benno Bok Yakaar aille aux législatives du 30 juillet 2017 avec une liste unique. Une telle coalition lui avait permis d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale sénégalaise. Cependant, son appel est tombé dans l’oreille d’un sourd.

En effet, plusieurs leaders de formations politiques qui lui ont permis d’être majoritaire au parlement nourrissent des ambitions d’aller aux élections sous une autre bannière. Afin de soutenir la candidature de Khalifa Sall, le maire de Dakar, mis sous mandat de dépôt, Cheikh Bamba Dièye, du Front pour le socialisme et la démocratie (FSD/BJ), et Barthélémy Diaz, du Parti socialiste (PS), ont mis en place "L’initiative 2017". Ainsi, au cours d’une réunion avec d’autres partis de l’opposition qui s’est tenue le samedi 22 avril, ils ont émis leur volonté de «regrouper les forces vives de l’opposition dans une seule coalition plus représentative à l’Assemblée nationale», ont-ils fait savoir. Et Khalifa Sall pourrait être inscrit tête de liste de cette nouvelle coalition.

Avec cette initiative, Cheikh Bamba Dièye, Barthélémy Diaz et compagnie emboitent le pas à la coalition, Manko Wattu Sénégal qui veut également désigner Khalifa Sall pour diriger sa liste en juillet 2017.

Le constat est ainsi unanime. Les anciens comme Moustapha Niasse, président du parlement, leader de l’Afp et Ousmane Tanor, premier secrétaire de PS, président du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), ont pris l’option de se ranger derrière la coalition Benno Bokk Yaakar. Cependant les plus jeunes, nourrissent leurs ambitions de jouer leur partition à l’Assemblée nationale, même au prix de leur liberté. 

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 25/04/2017 à 18h16