Dix partis de l’opposition s’allient pour conquérir l’Assemblée nationale. Le PDS du président Abdoulaye Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, Initiative 2017 de Khalifa Sall, le Grand parti, le LDR de Mamadou Diagne Fada, Bëss du Niakk de Mansour Sy Djamil, Bokk GIS, GIS, AJ/PADS, FSD/BJ de Bamba Dièye et Tekki mettent en place la coalition «Mankoo taxawu Senegaal» pour faire face à «Benno bokk yaakaar».
Tous ces partis politiques et mouvements ont répondu à l’appel, depuis Paris, de maître Abdoulaye Wade, ancien président de la République, pour une liste unique de l’opposition aux élections législatives de juillet 2017. La coalition «Mankoo taxawu Senegaal» ambitionne de remporter les prochaines législatives sénégalaises et d'être majoritaire à l’Assemblée nationale. Ainsi, ils pourront imposer au président Macky Sall une cohabitation.
Un ambitieux programme
Le pari de maître Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Cheikh Bamba Dièye et leurs alliés de l’opposition est doublement ambitieux.
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D’abord, si leur coalition «Mankoo taxawu Sénégaal» réussit à arracher la majorité parlementaire à «Benno bokk yaakaar», la coalition dirigée par le parti du président Macky Sall, elle fera connaître au Sénégal sa première cohabitation depuis son indépendance.
Ensuite, selon eux, l’opposition pourrait également dérouler son «programme de redressement» et ainsi prendre des «mesures urgentes». Entre autres mesures, l’opposition voudrait introduire «une nouvelle loi électorale pour un mode de scrutin plus équitable» ont fait savoir les partis membres de «Mankoo taxawu Senegal». Selon toujours leur programme, ils voudraient «supprimer le scrutin majoritaire à un tour aux législatives», pour une représentation plus juste des populations à l’Assemblée nationale.
Les partis alliés de l’opposition programment aussi, en cas de victoire, de «réformer le règlement intérieur de l’Assemblée nationale» pour, disent-ils, «rendre aux parlementaires leur dignité», adopter une loi sur le statut de l’opposition et accorder des financements aux partis politiques.
Sur le plan économique, «Mankoo taxawu Senegaal» prône la mise en place d’un «véritable Parquet financier» pouvant veiller à la «transparence dans la gestion des affaires publiques et ainsi porter un coup d’arrêt à la dilapidation des ressources du Sénégal». L’autre point saillant du programme de MTS est l’adoption d’une loi pour la «préférence nationale dans la passation des marchés publics».
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Par ailleurs, cette coalition compte arrêter «l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire par le pouvoir exécutif» et promet que tous les «prisonniers politiques seront libérés et les juridictions d’exception supprimées».
En effet, depuis la deuxième alternance portant le président Macky Sall à la magistrature suprême, on a assisté à l’arrestation de plusieurs opposants comme Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade, Khalifa Sall, maire de Dakar, Bamba Fall, maire de la Médina, Aida Ndiongue, une riche femme d’affaires militante du PDS et tant d’autres.
Au moment où les leaders de l’opposition battent le rappel des troupes pour une liste unique, l’Alliance pour la république (APR), le parti du président Macky Sall est en train de s’entredéchirer.
Pour des querelles de positionnement et d’inscriptions sur les listes des candidats à la députation, les membres de l’APR s’envoient des invectives. Par presse interposée, Moustapha Diakhaté, membre de l’APR, président du groupe parlementaire «Benno bokk yaakaar» traite Aliou Sall, frère du président Macky Sall, de «menteur».
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A Thiès, les partisans d’Abdou Mbow, 3e vice-président de l’Assemblée nationale, en sont venus aux mains avec les militants de l’APR favorables à Ciré Dia, directeur général de la poste. Et cette tension remarquée dans toutes les régions du Sénégal, n’augure pas une victoire de la coalition «Benno bokk yakar» dirigée par l’APR, le parti présidentiel.
En outre, depuis quelque temps, l’autorité de Macky Sall, président de l’APR est mise à mal. Le dernier exemple en date est la démission maquillée en limogeage de Thierno Alassane Sall de son poste de ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables. Et tout porte à croire que cette démission est intervenue à cause de son refus de signer l’accord avec le groupe pétrolier français Total pour l’exploitation des gisements de pétrole offshore du Sénégal.
Ainsi, et afin de colmater les brèches depuis l’Afrique du Sud où il se trouve actuellement pour participer au Forum économique mondial de Durban, le président a convoqué à Dakar, ce vendredi 5 mai, une réunion extraordinaire du secrétariat exécutif national de l’APR.