Au vu des résultats provisoires et estimations des radios et télés du pays, Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition de la mouvance présidentielle, pourrait se retrouver avec 26 députés pour l'élection à la proportionnelle et près de 85 députés pour la départementale. C'est ce que pensent les statisticiens de la Rfm qui donnent un nombre de députés tournant autour de 110 ou 115 députés pour le clan de Macky Sall
L’autre grande coalition de ces élections, celle du maire emprisonné de Dakar, Khalifa Sall, Mànkoo Taxawu Senegaal (MTS) aurait glané16 députés à la proportionnelle.
L’ancien président Abdoulaye Wade qui n’a pas voulu se ranger derrière Khalifa Sall et qui a battu campagne sous la bannière de la coalition gagnante Wattu Sénégal, devrait avoir 13 députés sur la liste proportionnelle, selon les statisticiens de la Rfm. Et si ladite coalition remporte la confrontation à Touba, à Kolda et à Sédhiou, son quota pourrait se relever à 16 députés environ.
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Dakar serait enfin gagné par le pouvoir
L'autre enjeu de cette élection était le contrôle de Dakar. C'est, très tard dans la nuit ce dimanche, que la tête de liste départementale de Benno Bokk Yaakaar à Dakar a fait face à la presse. Il s'agissait d'annoncer sa victoire et celle de sa coalition, ce qui met ainsi un terme à la longue mainmise de Khalifa Sall sur Dakar. "Dakar est tombée aujourd'hui, Dakar est sous le contrôle de Benno Bokk Yaakaar", a-t-il déclaré devant la presse, entouré par les responsables de sa coalition.
Un écart de 7000 voix
"Les éléments que nous avons aujourd'hui, par rapport aux résultats de l'élection sont crédibles. Et la coalition Benno Bokk Yaakaar gagne à Dakar. Nous avons aujourd'hui un écart positif de 7.000 voix ou plus. Nous attendons d'avoir tous les résultats. Nous souhaitons être très crédibles", a martelé l'argentier de l'État.
Au moins, 12 localités gagnées
Globalement, Amadou Bâ indique que Benno Bokk Yaakaar a gagné à Yoff, à la Patte d'Oie, à Fass, aux Parcelles Assainies, au Plateau, à Biscuiterie, à Gorée, à Grand Dakar, à Ngor, à Ouakam, à Cambérène et à Hann. Sa coalition a cependant perdu la Médina, Dieuppeul, Grand-Yoff, Sicap, Mermoz, Fann, HLM, renseigne-t-il.
Le bilan de la CENA
La Commission électorale nationale autonome (CENA) dresse son bilan. Dans un communiqué, elle informe que 21.098 contrôleurs et superviseurs, au Sénégal et à l’étranger, ont été déployés pour les élections législatives de ce 30 juillet 2017.
Selon les différents rapports de ses structures déconcentrées, à savoir les Commissions électorales départementales autonomes (CEDA) et les Délégations extérieures de la commission électorale nationale autonome (DECENA), la CENA dit avoir constaté qu’«à l’heure de l’ouverture du scrutin, il a été relevé une présence notable des membres des bureaux de vote, les documents et matériels électoraux étaient aussi en place, sauf dans un certain nombre de zones pour des raisons liées à l’acheminement tardif du matériel et aux intempéries, la présence de quelques représentants de listes a été enregistrée dans certains bureaux de vote».
«La sécurisation des lieux de vote n’a pas fait défaut sur l’ensemble du territoire», note le communiqué de la Cena. Qui ajoute: «les électeurs ont été très nombreux à l’ouverture du vote ce qui augure une participation significative. Et, enfin, durant la journée, des faits condamnables ont été relevés, notamment à Touba, où des centaines de bureaux de vote ont été vandalisés, ainsi qu’à Abidjan, où le matériel électoral n’a pas été installé à temps. Ces deux faits ont empêché des milliers d’électeurs d’exercer leur droit citoyen».
Concernant Touba, il y a lieu de noter que c'est le fief de Abdoulaye Wade dont la coalition est sortie largement en tête des suffrages valablement exprimés. Donc si des centaines de bureau ont été vandalisés, cela représenterait plusieurs milliers de voix en moins pour "Le Pape du Sopi"
Le document souligne que «malgré ces incidents, parfois sérieux, notés ici et là, les opérations de vote ont pu se poursuivre grâce aux mesures urgentes prises par les autorités administratives».
Toutefois, la CENA a déploré les dysfonctionnements constatés, notamment en ce qui concerne la confection et la distribution des cartes d’identité biométriques CEDEAO. Une situation qui, selon elle, «n’a pas permis à tous les citoyens qui le souhaitaient d’obtenir ce document tenant lieu de carte d’électeur».