Sénégal. Education: Rihanna et les leaders du monde débarquent à Dakar

Le Sommet pour le financement du Partenariat global pour l'éducation sera co-présidé par le Sénégal et la France.

Le Sommet pour le financement du Partenariat global pour l'éducation sera co-présidé par le Sénégal et la France. . DR

Le 23/01/2018 à 13h31, mis à jour le 23/01/2018 à 15h41

Le sommet sur le Partenariat mondial pour l’éducation réunira le président français, le président de la Banque mondiale, le secrétaire général de Nations-unies et une kyrielle de chefs d’Etat, les 2 et 3 février prochain à Dakar.

Dakar sera la capitale mondiale de l'Education les 2 et 3 février prochain. La capitale sénégalaise a en effet été choisie pour abriter le sommet pour le financement du Partenariat global pour l'Education (GPE). Durant deux jours, le président Macky Sall recevra ses homologues français Emmanuel Macron, centrafricain, Faustin Archange Touadera, burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré et malawite, Peter Mutharica. Sont également annoncés, le secrétaire général des Nations-unies, Antonio Guterres, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.

Quant au président rwandais Paul Kagamé, qui doit devenir président de l'Union africaine dès le 29 janvier, il n'a pas encore confirmé sa présence. Enfin, le tableau de chefs d'Etat pourrait être complété par Alassane Outtara de Côte d'Ivoire, Idriss Déby du Tchad, Ali Bongo du Gabon. 

Cette année, pour la première fois, le sommet du GPE sera co-présidé par la France et le Sénégal en tant que pays donateur et pays à besoins de financement. 

«Le Partenariat mondial pour l’Education (GPE) a investi de façon substantielle dans l’éducation, aidant ainsi 72 millions d’enfants supplémentaires à aller à l’école primaire depuis 2002, y compris au Sénégal», déclare Macky Sall dans le communiqué de la présidence sénégalaise annonçant la rencontre. «Nous sommes honorés d’accueillir la prochaine conférence de financement du GPE à Dakar, et nous nous réjouissons de continuer notre étroite collaboration avec lui», s'est-il réjoui.

Pour sa part, Emmanuel Macron a sonné la mobilisation des chefs d’Etat pour la réussite de cette conférence. «J’appelle la communauté internationale à se joindre à nous en février 2018 à Dakar pour la conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation, que la France co-présidera avec le Sénégal», avait-il lancé.

L’autre particularité de cette conférence est qu’elle verra la participation de la star Rihanna. Si certains émettaient des doute sur sa venue, les autorités sénégalaises l'ont confirmé, notamment par une dépêche de l'Agence de presse sénégalaise (APS). 

Le 17 janvier dernier, dans un tweet adressé au Premier ministre norvégien, Erna Solberg, Rihanna avait fait allusion à sa présence à Dakar. «Je reviens à notre discussion d’il y a un an quand nous parlions de l’importance de financer l’éducation. C’est le moment... La Norvège sera-t-elle précurseur au Sénégal, le 2 février 2018, pour un don de 375 millions de dollars au Global Partenership for Education (GPE)?».

Pour sa part, António Guterres, le secrétaire général de l’Organisation de Nation-unies, est revenu sur l’importance de l'accompagnement financier de l’éducation. «Investir dans l'éducation est le moyen le plus rentable de stimuler le développement économique, d'améliorer les compétences et les opportunités pour les jeunes et de débloquer les progrès réalisés sur l'ensemble des 17 objectifs de développement durable», a-t-il soutenu.

Selon lui, «la conférence de financement du Partenariat mondial pour l'éducation est la première occasion de transformer l'engagement politique en un soutien tangible. Le financement de l'éducation est en effet le meilleur investissement que nous pouvons faire».

Cette vision est aussi partagée par Julia Gillard, présidente du Conseil d’administration du GPE. «Cette conférence sera l’occasion d’un changement radical indispensable pour permettre aux bailleurs et aux pays en développement de montrer leur engagement financier en faveur de l’éducation», a-t-elle déclaré. Elle est également revenue sur le co-parrainage de cette conférence par la France et Sénégal.

«Le fait que le Sénégal et la France parrainent conjointement la conférence de financement du GPE démontre la détermination des deux États à aider le partenariat à étendre son soutien pour bâtir des systèmes éducatifs robustes dans les pays en développement», a-t-elle dit.

Abondant dans le même sens, la directrice générale du GPE, Alice Albright, s’est réjouie d’une telle initiative. «C’est un moment charnière exaltant pour le GPE et l’éducation dans le monde». Selon elle, «cette conférence de financement permettra au GPE de réaliser son objectif: décaisser 2 milliards de dollars annuels à l’horizon 2020. À ce niveau en effet, le GPE aura un impact bien plus grand pour offrir une éducation de meilleure qualité aux enfants dans le monde».

La Conférence de financement du GPE ambitionne de décrocher, sur la période 2018-2020, un financement de 3,1 milliards de dollars de la part de bailleurs de fonds. Une telle somme pourrait ainsi permettre d’assurer l’éducation de 870 millions d’enfants dans 89 pays en développement, dans lesquels vivent 78% des enfants non scolarisés.

Et avec un tel financement, lesdits pays pourront augmenter de 20% leurs budgets consacrés à l’éducation. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 23/01/2018 à 13h31, mis à jour le 23/01/2018 à 15h41