Sénégal: Macky Sall prêt à réduire son pouvoir sur la Justice

Macky Sall au tribunal de Dakar.

Macky Sall au tribunal de Dakar.

Le 01/03/2018 à 09h48

Le président Macky Sall serait sensible à la modernisation de la justice réclamée par l’opposition sénégalaise. Il serait même prêt à ne plus siéger au Conseil supérieur de la magistrature.

L’indépendance du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir exécutif fait toujours débat au Sénégal. Ce sujet, très souvent soulevé par l’opposition sénégalaise, est aussi une revendication des citoyens sénégalais et de la société civile. Et pour clore ce débat, le chef de l’Etat, Macky Sall, serait prêt à quitter le Conseil supérieur de la magistrature qu’il préside.

Cette information a été donnée par Ismaïla Madior Fall, ministre de la Justice, qui réagissait en marge d’un séminaire d’évaluation des magistrats à Saly Portudal, dans le département de Mbour. «Le président de la République a demandé que soit installé un comité de concertation sur la modernisation de la justice», a-t-il révélé.

Toutefois, le ministre de la Justice à mis un bémol à sa déclaration, qui semble rassurer les juristes, l’opposition politique, la société civile et les citoyens sénégalais. En effet, «ce comité de concertation va discuter très sereinement et très objectivement avant de formuler des recommandations. Et sur la base de ces recommandations, le président de la République prendra la décision appropriée sur le sujet», a-t-il poursuivi.

A noter que dans un communiqué daté du 12 juillet 2016, l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) avait exigé le départ du président de la République et du ministre de la Justice, de la tête du Conseil supérieur de la magistrature.

Après ce communiqué de l’UMS, Boubacar Bâ, président du Forum du justiciable, avait saisi la balle au rebond. «Le Forum du justiciable demeure convaincu que, tant que le président de la République et le ministre de la Justice continueront à présider le Conseil supérieur de la magistrature, la question de l’indépendance de la justice, c’est-à-dire l’absence de toute soumission des magistrats dans l’exercice de leur fonction juridictionnelle et des pouvoirs extérieurs, sera toujours d’actualité », avait-il déclaré.

Il avait ainsi suggéré au «président de la République et au ministre de la Justice, à l’instar de leurs homologues français, de quitter le Conseil supérieur de la magistrature».

Par Mamadou Awa Ndiaye (Dakar, correspondance)
Le 01/03/2018 à 09h48