Pourquoi l'activiste Kémi Séba a refusé le prix MIPAD 2018

Kémi Séba, activiste panafrican.

Kémi Séba, activiste panafrican. . DR

Le 28/03/2018 à 14h12, mis à jour le 28/03/2018 à 15h41

Kémi Séba ne veut plus accepter de distinction tant qu’il n’aura «pas remporté le combat pour la libération totale du continent africain». Il vient de refuser le prix qui consacre les 200 jeunes Africains âgés de moins de 40 ans qui ont marqué l’année.

L’activiste franco-béninois fondateur de l’ONG Urgences panafricanistes vient de refuser le prix Most Influential People of African Descent (MIPAD). Le porte-étendard du front anti-CFA estime que l’heure est à la lutte et que «c’est à la fin du combat gagné que l’on décerne la médaille, pas à la mi-temps».

«Notre peuple subit un génocide politique, culturel, économique et physique depuis des siècles. Nous sommes en guerre et cette dernière est loin d’être terminée. Malgré tout, on passe notre temps à se décerner des prix. J’en ai reçu un certain nombre que j’ai poliment acceptés ces dernières années pour ne froisser personne, mais il est temps qu’on arrête ce cinéma. Ce combat est une lutte de survie. Pas du show-business».C’est ainsi que l’activiste a expliqué sa réticence à être récompensé de nouveau pour son engagement panafricaniste.

Kémi Séba a toutefois pris le soin de remercier l’organisation internationale avant de décliner poliment sa distinction. « Je remercie l’organisation internationale MIPAD pour cette distinction, mais je refuse ce prix. Et ne veux plus jamais en recevoir tant que notre combat n’est pas terminé. C’est à la fin du combat gagné que l’on décerne la médaille, pas à la mi-temps. Retroussons-nous les manches et arrêtons de festoyer. L’AFRIQUE attend mieux de nous», a-t-il expliqué.

A rappeler que le prix MIPAD récompense chaque année les 200 personnes d’origine africaine de moins de 40 ans qui se sont distinguées dans leur domaine. La première moitié des lauréats est choisie dans la diaspora tandis que la seconde concerne des jeunes vivant au sein du continent.

«Notre mission avec le MIPAD est de construire un réseau progressif d’acteurs de la société civile pour soutenir la mise en œuvre de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, 2015-2024, proclamée par la résolution 68 /237 de l’Assemblée générale des Nations unies», a indiqué l’organisation. La politique, la gouvernance, les affaires et l’entrepreneuriat sont les quatre domaines dans lesquels sont choisis les principaux lauréats du prix MIPAD. En ce qui concerne Kémi Séba, il a été nominé dans la catégorie Politique et gouvernance.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 28/03/2018 à 14h12, mis à jour le 28/03/2018 à 15h41