Vidéo. Sénégal. Procès de Khalifa Sall: le refus de mise en liberté fait rager ses avocats

VidéoKhalifa Sall reste en prison suite à la décision de la Cour d'appel de Dakar qui a rejeté sa demande de mise en liberté.

Le 19/07/2018 à 12h54, mis à jour le 19/07/2018 à 15h46

C'est très remonté contre la cour d'appel de Dakar que Me Ciré Clédor Ly, avocat du Maire de Dakar, Khalifa Sall, commente le rejet de la demande de mise en liberté de son client. "Ces arrêts ne disent pas en réalité ce que la Cour de justice (de la CEDEAO, NDLR) a décidé. C'est grave, parce que cette affaire est suivie avec beaucoup d'attention par le Parlement, les chefs d'Etat et la Cour de justice de la CEDEAO", a-t-il mis en garde par rapport aux conséquences éventuelles de cette décision. 

Il a, par la suite, dit qu'il ne serait pas surpris, si d'une façon ou d'une autre, les magistrats du Sénégal ne faisaient pas partie des prochains juges de la CEDEAO. "Parce qu'en vérité, c'est une insulte envers la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest", a-t-il poursuivi. 

En outre, il a regretté certains propos d'un "juge rompu aux droits de l'Homme", sans pour autant les citer in extenso. "Il s'est engagé pour prendre le procès, mais il y a des limites", a-t-il dit, toujours sur le même ton de regret. 

Quant à Me Boubacar Cissé il s'est accroché au fait que l'arrêt de la CEDEAO, "qu'on a brandi urbi et orbi, ne dit pas qu'il faut libérer Khalifa Sall". L'avocat de l'Etat du Sénégal exulte visiblement d'avoir eu gain de cause, bien qu'il reconnaisse que l'arrêt de la CEDEAO a constaté des violations en "matière de droits de l'Homme". Il estime que la Cour de justice communautaire n'a pas "ordonné la libération immédiate de Khalifa". 

Pour rappel, la Cour de justice de la CEDEAO a condamné l'Etat du Sénégal à payer la somme de 35 millions de FCFA pour avoir violé à plusieurs reprises les droits de Khalifa Sall et de ses co-accusés. 

Le maire de Dakar a été condamné en première instance par le tribunal de Dakar pour faux en écriture, alors qu'il a été acquitté pour la principale accusation de détournement de deniers publics. 

Son procès est considéré par ses partisans et l'ensemble de l'opposition sénégalaise comme un procès politique et un exemple d'acharnement judiciaire ourdi par le président Macky Sall pour écarter un opposant.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/07/2018 à 12h54, mis à jour le 19/07/2018 à 15h46