A en croire l’avocat du fils d’Abdoulaye Wade, cette décision a été prise ce mercredi par le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies.
Ce dernier vient de décider qu'une "procédure permettant une révision effective et substantielle de la déclaration de culpabilité (de Karim Wade, Ndlr) est exigée et doit permettre d’évaluer les éléments de preuve et de faits et non se borner à une révision limitée aux aspects de droit", lit-on sur la page Facebook de maître Amadou Sall.
Il précise que "la déclaration de culpabilité et de condamnation (de Karim Wade, Ndlr) doit être réexaminée conformément aux dispositions du paragraphe 5 de l’article 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques".
"Le comité enjoint l’Etat du Sénégal de veiller à ce que des violations analogues ne se reproduisent plus à l’avenir", a-t-il ajouté sur son post.
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Maître Amadou Sall est un ancien ministre sénégalais de la Justice. Il est également membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Revenant sur la véritable signification d’une telle sentence, l’ancien ministre de la Justice explique que "la décision du Comité ôte toute sa valeur et toute sa portée à l’arrêt de la CREI. Cet arrêt n’a plus le caractère définitif invoqué par les autorités sénégalaises. Il impose un réexamen des faits reprochés à Karim Wade et des preuves fournies par lui. La base de la tentative de sa radiation des listes électorales s’est effondrée".
C’est la deuxième fois que le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies émet un avis incriminant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) dans l’affaire Karim Wade.
En janvier 2016, déjà, les experts des Nations Unies avaient jugé "arbitraire" la détention de l’ancien ministre d’Etat. Mais la justice sénégalaise n’avait pas tenu compte de ces observations.
Hier, jeudi 15 novembre, dans l'après-midi, les cadres de l'Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, ont organisé une conférence de presse pour défendre l'Etat du Sénégal.
Ils ont estimé que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU n'est pas la même chose que le Comité des droits de l'Homme de l'ONU dont, disent-ils, les décisions sont contraignantes pour les Etats membres.
Bref, pour eux le texte de l'ONU, bien qu'il formule des griefs contre les décisions de justice condamnant Karim Wade, n'exige pas la révision de son procès.