Les trois jeunes morts dans les affrontements entre les militants de la coalition « Benno Bokk Yakaar », proche du candidat Macky Sall, et ceux du Parti de l’Unité et du rassemblement (PUR) du professeur Issa Sall et le lynchage des journalistes à Tamba, ont enfin pousse Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Intérieur, à veiller sur la sécurité des candidats. C’est du moins ce qu’a révélé le communiqué du ministère en charge de l’organisation des élections présidentielles du 24 février prochain, dont voici quelques extraits.
«L'État du Sénégal vient de prendre la décision de doter les différents candidats à la présidentielle d'une protection composée d'éléments de la police et de la gendarmerie», dit le communiqué diffusé mardi 12 février en fin d'après-midi.
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«Les évènements survenus le lundi 11 février 2019 à Tambacounda entre des militants du PUR et ceux de Bennoo Bokk Yaakaar ont couté la vie à deux de nos concitoyens et causé plusieurs blessés actuellement pris en charge dans les structures sanitaires.
Des journalistes ont également été victimes de la violences, comptant dans leur rang plusieurs blessés et quatre voitures du convoi de campagne de El hadji Issa Sall ont été incendiées.
Cette situation est regrettable à ce stade de la campagne électorale et au moment où son encadrement sécuritaire dans tous les aspects a mobilisé un nombre important d’éléments des forces de défense et de sécurité, engagés pour la sécurité des populations au péril de leur vie», lit-on aussi sur le document.
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Cette décision prise par le ministre de l’Intérieur est certes à saluer, mais survient un peu tard. En effet, après la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant «Les marrons du feu», la milice privée recrutée par des responsables de la coalition «Benno Bokk Yakaar» du candidat Macky Sall, des voix s’étaient levées pour attirer l’attention de l’Etat sur le danger qu’une telle initiative pouvait représenter. Mais Aly Ngouille Ndiaye avait fait la sourde oreille.
Malheureusement, au Sénégal, aucun service spécial des forces de l’ordre n’assure la sécurité des candidats en période de campagne électorale, comme c’est le cas aux Etats-Unis avec le «Secret service». Et cela, dès les élections primaires américaines.