Espagne: qui est cet ex-sans papier sénégalais devenu député socialiste

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Le 13/05/2019 à 16h53, mis à jour le 13/05/2019 à 16h57

Luc André Diouf, un Espagnol d’origine sénégalaise, fait partie des 123 députés socialistes qui vont siéger au parlement espagnol. Il a été élu dans la liste du PSOE qui vient de remporter 29% des sièges au Congrès des députés, chambre basse espagnole.

En Espagne, le parti socialiste de Pedro Sanchez a gagné les législatives de fin avril 2019. Le secrétaire fédéral politique des réfugiés du parti socialiste ouvrier (PSOE). Luc André Diouf, d’origine sénégalaise, fait partie des artisans de cette victoire qui permet au PSOE de s'adjuger 29% des sièges des députés. 

Emigré en Espagne depuis 27 ans, Luc André Diouf vit à Las Palmas de Gran Canaria où il a fait ses marques dans le mouvement syndical. Ancien sans-papier, cet Espagnol d’origine sénégalaise est, avec son parti, le PSOE, un ardent défenseur de la cause des réfugiés.

Il faut dire que son histoire personnelle l’a quelque peu prédestiné à ce rôle de défenseur des réfugiés. Né en 1965 à Joal, ville natale de Léopold Sédar Senghor, département de Mbour à près de 125 km de Dakar, il a, avant d’être choisi comme secrétaire fédéral des réfugiés du PSOE, vécu des difficultés à cause de son ancien statut d’immigrant irrégulier. D’ailleurs, raconte-t-il, dans le journal espagnol, Publico, «je n’avais plus d’argent et j’ai dû dormir sur la plage de Las Canteras pendant 45 jours. Je ne mangeais qu’une fois par jour».

C’était à l’époque, révèle-t-il, «du ministre José Luis Corcuera, promoteur d’une loi entrée dans l’histoire appelée «la patada de la patada en la puerta» (le coup de pied dans la porte). Elle permettait à la police d’interpeller et d’arrêter des personnes en situation irrégulière dans toutes les circonstances».

Ces restrictions du gouvernement espagnol de l’époque l’avaient contraint, lui et 11 autres camarades migrants sans-papier, à ne plus sortir de là où ils logeaient. «Un matin, la police a frappé à notre porte. J’ai été sauvé d’u renvoi au Sénégal à cause du livret de famille de ma fille et parce que je suivais un traitement à la maison», poursuit-il.

Mais son engagement syndical l’a propulsé au secrétariat général du PSOE dirigé par Pedro Sanchez, où il occupe le poste de secrétaire fédéral en charge des réfugiés, depuis 2016. Il faut aussi noter que les 7 langues qu’il parle, dont le français, l’anglais l’allemand, le sérère et le wolof, lui ont permis de vite gravir les échelons dans son parti.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 13/05/2019 à 16h53, mis à jour le 13/05/2019 à 16h57