Sénégal: l’ancien président Wade, de plus en plus seul

Abdoulaye Wade

Abdoulaye Wade. Dr

Le 10/07/2020 à 08h40, mis à jour le 10/07/2020 à 13h42

Malgré un nom qui compte beaucoup sur l’échiquier politique sénégalais, l’ancien président Abdoulaye Wade n’est plus l’homme bien entouré qu’il était avant la perte du pouvoir. Le départ officiel du numéro deux de son parti, le PDS, tend à le rendre plus seul encore.

A 94 ans, Abdoulaye Wade est toujours le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS). Un parti qui a dirigé le pays entre 2000 et 2012, mais qui, aujourd’hui, n’est plus que l'ombre de lui-même.

Le divorce est définitivement consommé entre le Pds et les responsables du mouvement Suqali Sopi (Revivifier le Soppi, ndlr) dont Oumar Sarr, ancien Secrétaire général adjoint du PDS.

Oumar Sarr et ses amis estiment que le PDS «ne répond plus aux aspirations» de ses militants. C’est pourquoi ils ont décidé de quitter Abdoulaye Wade et de créer leur propre parti, afin de prendre leur destin politique en main.

L’ancien n°2 des Libéraux et ses compagnons promettent une «alternative crédible», avec de nouveaux modes d’organisation et de fonctionnement pour une action politique repensée, qui mettra le citoyen au cœur des préoccupations.

Ces départs, qui viennent d’être officiels, étaient prévisibles depuis des mois. Abdoulaye Wade, qui voulait continuer à gérer les choses à sa manière, s’est heurté au refus de ses lieutenants de le suivre dans sa volonté d’isoler le parti.

Ce que Oumar Sarr et ses camarades souhaitaient était de répondre à l’appel au dialogue du président Macky Sall. Une divergence de vues qui a précipité la rupture entre Wade et son numéro deux. Ce n’est pas une grande surprise pour l’opinion qui avait déjà assisté à des exclusions de membres qui souhaitaient enterrer la hache de guerre avec l’actuel président de la République, qui est de plus un ancien camarade de ce même parti.

Abdoulaye Wade à qui on reproche de ne penser qu’à son fils Karim, en exil à Qatar depuis sa sortie de prison en 2016, risque de laisser à ce dernier un parti vidé par les dizaines de départs de responsables depuis 2012.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 10/07/2020 à 08h40, mis à jour le 10/07/2020 à 13h42