Si l’on prend en compte la situation ayant prévalu à Wuhan (Chine), foyer originel de la maladie, population et nombre de transmissions compris, au Sénégal on aurait dû avoir avec 16 millions d’habitants, 1,6 million de personnes infectées, 80.000 en réanimation et près de 40.000 décès, a-t-il indiqué dans un entretien publié vendredi sur le site de Radio France internationale (RFI).
Malgré une hausse des cas enregistrés pendant une quinzaine de jours après la fête de la Tabaski, la grande fête musulmane dont la commémoration s’accompagnait de grands mouvements de la population à travers les régions, "le nombre de cas graves et le nombre de décès descendent extrêmement rapidement depuis plus d’un mois", a-t-il fait valoir.
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"C’est probablement lié au fait que le virus s’est retrouvé au contact d’une population qui est déjà immunisé contre la Covid-19 en nombre assez important, ce qui est effectivement très en faveur d’une forme d’immunité collective", a expliqué le médecin urgentiste.
Il a par ailleurs évoqué l’existence d’une "immunité préexistante", liée notamment à trois épidémies de grippe en mai, juin et septembre avec des virus dont 70% sont des coronavirus, selon des statistiques de SOS Médecins.
Le médecin note qu’une unité s’est créée à partir de la circulation des coronavirus sur le continent depuis des années, par le véhicule de grippes saisonnières qui surviennent tous les ans en Afrique, même si ces pathologies ne sont pas le Covid-19.
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"Il y a des exceptions malgré tout", souligne docteur Diop, comme en Afrique du Sud où 15.000 personnes sont décédées du Covid-19 depuis mars dernier pour une population de 50 millions d’habitants. Il y a eu malgré tout "moins de morts en Afrique du Sud qu’en France", par exemple, relève-t-il.
"L’Afrique du Sud est rentrée dans l’hiver et c’est probablement ce qui a permis une plus grande progression de la maladie", a avancé docteur Massamba Sassoum Diop, qui préside SOS Médecins Sénégal et la Société sénégalaise d’anesthésie, de réanimation et de médecine d’urgence.