Sénégal: les 5 propositions de Me Sidiki Kaba pour redonner de la crédibilité à la CPI

Cour pénale internationale de la Haye.

Cour pénale internationale de la Haye. . DR

Le 21/11/2016 à 11h42

Reconnaissant que la Cour pénale internationale (CPI) traverse «un sale-temps», Me Sidiki Kaba, ministre de la Justice sénégalaise et président de l’Assemblée des États-parties au Statut de Rome, met sur la table cinq propositions pour rebooster sa crédibilité.

La Cour pénale internationale (CPI) traverse un «sale-temps». Et c’est Me Sidiki Kaba, ministre de la Justice sénégalaise et président de l’Assemblée des Etats-parties au Statut de Rome, qui le dit.

En effet, depuis le retrait combiné du Burundi, de l’Afrique du Sud et de la Gambie de la CPI, cette dernière traverse une crise sans précédent. Même s’il faut reconnaître que depuis sa création, la CPI a toujours fait l’objet de critiques acerbes de la part de bon nombre de dirigeants et intellectuels africains et certains ne manquent pas de parler d'impérialisme judiciaire, de Cour contre les dirigeants africains,…

A l’ouverture de la quinzième session de l’Assemblée des Etats-parties au Statut de Rome, ce week-end, Me Kaba a lui-même dressé le constat de ces accusations. «Beaucoup de ressortissants africains perçoivent la CPI comme l’expression de l’impérialisme judiciaire qui oeuvre à punir les dirigeants patriotes et panafricanistes». Il reconnaît que cette perception a pris les contours d’une crise qu’il faut «vite circonscrire». Me Sidiki Kaba lance un appel solennel aux pays qui ont tourné le dos à la CPI: «Ne partez pas».

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Mais il sait qu’il en faut plus pour retenir ces pays et surtout éviter un effet d’entraînement, avec le retrait éventuel d’autres pays africains. C’est pourquoi, il propose 5 points pour sortir la CPI de ce "moment difficile" et redorer son blason.

Ces points se résument: à travailler à l’universalité de la Cour, renforcer la complémentarité, réformer la gouvernance mondiale actuelle issue de Yalta, renforcer les moyens financiers, humains et logistiques du bureau du procureur Fatou Bensouda et, enfin, mettre en place une communication innovante.

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Optimiste, le président de l’Assemblée des Etats-parties au Statut de Rome veut croire encore aux vertus du dialogue. «Il est plus qu’urgent est nécessaire de défendre l’idéal d’une justice pour tous, sans discrimination, sans distinction d’aucune sorte pour que nous puissions vivre dans la liberté et la paix notre humaine condition dans notre planète commune», plaide-t-il.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 21/11/2016 à 11h42