C'est le soulagement chez les parents. Alors que l'association Becken Egitim avait alerté les parents dans un message alarmant annonçant la fermeture des écoles, des nouvelles plus précises viennent préciser la démarche du gouvernement.
Obligé de tenir compte des exigences du président turc, Recep Tayyip Erdogan, mais aussi de l’avenir des plus de 2.000 élèves sénégalais inscrits dans ces écoles, sans compter le personnel enseignant, le gouvernement a finalement coupé la poire en deux.
En effet, le Sénégal refuse d’obtempérer carrément aux incessantes demandes du président turc, qui réclame la fermeture de ces écoles depuis le putsch avorté de l’été dernier, qu’il impute au prédicateur Fettulah Gulen. Les autorités du pays de la teranga ont fait un geste pour ménager un partenaire important. La Turquie finalise notamment les travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
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Ainsi, le 7 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur a pris un arrêté abrogeant celui de 1998 qui permettait à Becken Egitim d’opérer sur le territoire national en tant que gestionnaire du réseau d’écoles appartenant au prédicateur exilé aux Etats-Unis.
«Il fallait prendre une décision qui assure la continuité des enseignements pour les élèves, sauvegarde les emplois du personnel sénégalais, maintient le même niveau de qualité de l’enseignement et qui est conforme à notre Etat de droit», se justifie Serigne Mbaye Thiam, le ministre sénégalais de l’Education nationale.
Dans le souci de rassurer les élèves et les parents d’élèves, ce dernier, qui s’exprimait devant les députés, ce jeudi, indique que ce changement de gestion ne se fera pas du jour au lendemain. «Des arrangements et une période transitoire seront observés pour que le droit à l’éducation des enfants soit préservé».
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Selon le ministre, l’Etat du Sénégal, « de façon souveraine, tenant compte d’une situation qui fait appel à des questions qu’on ne peut pas exposer en public », a pris la décision, non pas de fermer les écoles Yavuz Selim, mais de retirer leur gestion à l’association internationale turque Becken Egitim qui gérait les écoles Yavuz Selim depuis 1998. En effet, au Sénégal, il faut un déclarant responsable pour avoir l’autorisation du ministère de l’Intérieur.
Pour le moment, on ne sait pas si cette décision va satisfaire les autorités turques. En tout cas, elle permet, au moins, au gouvernement sénégalais d'apporter une solution qui préserve les intérêts des nombreux élèves d'un réseau très denses d'établissements. Provisoirement ? Une fermeture de ces écoles serait difficilement acceptable pour les parents d’élèves qui ont investi beaucoup d’argent pour offrir à leurs enfants une éducation de qualité.
Par la voix de son porte-parole, le khalife général des mourides, en tant qu'autorité religieuse la plus écoutée du pays, s’est prononcé, cette semaine, contre une fermeture de ces écoles.