Sénégal. Ramadan: entente entre tidjanes et mourides pour "un croissant unique"

Les Sénégalais pourront désormais aller prier ensemble les Korités et Tabaski

Les Sénégalais pourront désormais aller prier ensemble les Korités et Tabaski. DR/

Le 26/04/2017 à 16h45, mis à jour le 26/04/2017 à 17h01

Fini les années où les fêtes religieuses et les débuts du jeûne de la communauté musulmane du Sénégal étaient célébrés de façon disparate. Touba et Tivaouane ont décidé, à partir de cette année, d’accorder leurs violons concernant l’aïd el fitr et l’aïd el Kabir.

Il a fallu le courage et la détermination des Khalifes Généraux des deux confréries les plus influentes du Sénégal pour mettre fin à une division qui date de plusieurs décennies. Serigne Abdou Aziz Sy al Amine Khalife Général des Tidjanes et Serigne Sidy Mokhtar Mbacké Khalife Général des Mourides ont décidé d'aller vers une décision concertée, pour ce qui est de l'obervation du croissant lunaire. Le nouveau khalife général de Tivaouane, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine en a fait la révélation lors de la ziarra de Sidy Lamine Niasse, Pdg du Groupe de presse, Walfadjri.

D’après Niasse, c’est le Khalife général des Mourides Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké qui a consulté Al Amine sur la nécessité de s’accorder sur ces dates dans l’intérêt de la Oumah islamique qui dans sa grande majorité suivait la Mecque en ces circonstances.

«Il a fait appel à moi pour que nous décidions ensemble de la situation qui fait que «mourides et tidjane» ne jeûnent pas et ne fêtent pas ensemble lors de la Korité ou la Tabaski», a révélé Al Amine.

Au Sénégal il était jusqu’ici fréquent de voir les Ibadou Rahmane, proche des wahhabites et des salafites du Moyen-Orient, les tidjanes et les mourides commencer le jeune chacun de son coté et fêter l’aïd et fitr et l’aïd el Kabîr séparément.

Ce qui faisait que le pays se retrouvait toujours avec 2 à 3 fêtes de Korité (aïd el fitr) et de tabaski (aïd el adha) chaque année. L’Etat qui voulait règlementer ces fêtes a mis en place une commission d’observation du croissant lunaire, mais qui hélas n’a jamais rien pu régler, parce que se confrontant à des familles religieuses qui sont les seules suivies par des millions de disciples. Cette décision des khalifes généraux était dont la seule qui pouvait faire cesser cette célébration séparée.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 26/04/2017 à 16h45, mis à jour le 26/04/2017 à 17h01