Après le scandale des fuites sur le baccalauréat 2017, la Division des investigations criminelles (Dic) poursuit son enquête. Pour l’instant, 19 personnes, en majorité des élèves, sont actuellement en détention dans cette affaire. Elles ont toutes été déférées au parquet de Dakar qui attend d’y voir plus clair.
Un professeur, un président de jury et des employés de l’Office du bac font partie des personnes déjà arrêtées par la Dic et présentées au parquet. Notons tout de même que la majorité des personnes suspectées de fraude sur les épreuves de philosophie, d’histoire, de géographie, de français et même des mathématiques est composée d’élèves.
Pour sa part, Babou Diaham, directeur de l’Office du Bac, a été entendu une deuxième fois par les enquêteurs de la Dic. Pour mieux éclaircir cette affaire, des machines et d’autres documents ont été saisis après perquisition des lieux.
Par la faveur d’un retour de parquet, ces 19 personnes devraient être présentées au procureur de la république qui devra décider du sort qui leurs sera réservé aujourd’hui.
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Parmi ces personnes appréhendées par la Dic, on peut citer un candidat, qui, selon les résultats provisoires de l’enquête, détenait les corrigés des épreuves de mathématiques et de français.
Après les interrogatoires, il a à son tour balancé les noms d'autres élèves fréquentant le lycée Mouhamadou Moustapha Mbacké de Diourbel et des candidats libres au bac fréquentant l’université virtuelle du Sénégal. Tous ces élèves n'ont pas nié avoir reçu des mains d’une tierce personne, les corrigées des mathématiques, du français et d’histoire et géographie. Trois autres personnes seraient impliquées dans l’affaire et dont les noms ne sont pas encore révélés pour les besoins de l’enquête.
Rappelons que, le 14 juin déjà, à l’occasion des épreuves anticipées de philosophie, Mamadou Sanoussy Ba, président de l'Association des professeurs philosophie (APROPHIS) avait dénoncé des fuites. Cette révélation lui avait même valu d’être entendu par la Dic. Et le ministère de l’Education avait pour sa part, menacé ce professeur pour «affirmation mensongère». Et tous les médias qui avaient relayé l’information sur cette fuite seraient traduits en justice pour «diffusion de fausses nouvelles».
Le ministère de l’Education avait ainsi campé sur sa position mais l’histoire des fuites dans les épreuves de français, de mathématique et d’histoire et géographie ont fini par donner raison à Mamadou Sanoussy Ba. Cette histoire pose une fois de plus la question de la crédibilité de certains fonctionnaires sénégalais qui ne reculent jamais devant la corruption.