On ne dort plus que d’un œil sur la Langue de Barbarie le long de laquelle s'étendent plusieurs quartiers de la ville de Saint-Louis. En cette période d’hivernage, les vagues qui accompagnent la marée haute viennent s’échouer sur les murs des maisons qui laissent apparaitre de grosses fissures.
A «Ndar Toute», le quartier le plus touché, les populations ne savent plus où donner de la tête. Les maisons avoisinant l’école Dodds tombent une à une sous le regard impuissant des populations qui tentent de sauver ce qui peut l'être encore.
Devant l’ampleur des dégâts causés par la montée de la mer, les populations abandonnées à leur sort dénoncent le silence et le laxisme des autorités.
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«La plupart des concessions voisines ont été englouties par la mer qui avance chaque jour un peu plus vers nous», dit cette dame. Elle sollicite la compassion et l’aide des autorités qui selon elle, «distribuent des millions de francs CFA à des personnes qui n’en ont pas forcément besoin alors que les sinistrés se comptent par centaines à Ndar Toute».
A cause des innombrables promesses non tenues, cette mère de famille qui vit avec sa mère très âgée n’a plus confiance dans les autorités de la ville de Saint-Louis. Elle en appelle au «président Macky Sall qui pourrait les aider à ce que le problème devienne un mauvais souvenir».
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Même son de cloche chez ce père de famille qui témoigne les larmes aux yeux. «On nous parle depuis quelque temps d’un financement octroyé par le président de la République pour la construction d’une digue de protection, mais rien n’a été fait jusqu’à présent».
Et l’avancée de la mer sur la Langue de Barbarie est tellement menaçante que les populations de Ndar Toute ont suspendu presque toutes leurs activités professionnelles. «Nous n’osons même plus laisser nos enfants dans ces maisons qui menacent de s’effondrer pour aller au travail», a-t-il confié. La mort dans l’âme, et mettant de côté sa fierté, il a presque supplié les autorités locales et nationales de leur venir en aide.