Les étudiants dans les universités publiques du Sénégal sont en grève depuis la mort mardi d'un des leurs à l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis (nord), au cours de confrontations avec les gendarmes. Le recteur et le directeur du centre des œuvres de l'UGB ont été limogés par le président Sall et remplacés samedi. "Ce sont des mesures conservatoires devant permettre aux étudiants de retourner dans les amphithéâtres", a déclaré le porte-parole du gouvernement Seydou Guèye, sur la télévision publique.
"L'enjeu est de retourner à l'université et de régler les problèmes par la démarche syndicale. Les étudiants auront l'intelligence de comprendre la situation et ne pas se laisser piéger par les marchands d'illusions", a-t-il dit, en allusion à l'opposition qui "jette de l'huile sur le feu pour espérer capitaliser le mécontentement" des étudiants.
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La coordination des étudiants de Saint-Louis a maintenu dimanche son mot d'ordre de "grève illimitée". "Nos revendications ne visaient pas seulement les départs du recteur et du directeur du CROUS" qui marquent "le commencement de notre combat. La grève continue", a déclaré un responsable de la coordination, Cheikh Anta Diallo, sur la radio privée Futurs médias.
"Les étudiants attendent plus, l'aboutissement de l'enquête qui débouche sur un procès condamnant le meurtrier" et les départs des ministres de l'Enseignement supérieur et du ministre de l'Economie et des finances, a dit Cheikh Anta Diallo.
Le dernier ministre est mis en cause pour le retard du paiement des bourses. Les étudiants de l'UGB, qui protestaient contre ce retard, ont voulu se servir dans les restaurants universitaires sans payer. Le rectorat avait fait appel aux forces de l'ordre pour empêcher cette action, ce qui a déclenché les troubles, selon les autorités.
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L'étudiant de l'UGB tué, Mouhamadou Fallou Sène, 25 ans, marié et père d'un garçon, "est décédé suite à une blessure par arme à feu", selon le procureur de Saint-Louis, Ibrahima Ndoye. L'enquête sera bouclée au plus tard dimanche, avait dit Ibrahima Ndoye. La mort de l'étudiant a suscité une vague d'émotion dans le pays. Les deux derniers cas d'étudiants tués dans le pays dans des confrontations avec les forces de l'ordre remontent à 2001 et 2014, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.