Sénégal: les dérives touchant à la vie privée se multiplient sur les réseaux sociaux

Réseaux sociaux

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Le 25/11/2018 à 15h49, mis à jour le 25/11/2018 à 15h49

Les Sénégalais assistent, impuissants, à de multiples dérives sur les réseaux sociaux, notamment en ce qui concerne la vie privée de citoyens lambda.

Rien ne semble plus arrêter les auteurs des dérives sur les réseaux sociaux au Sénégal. Après la mise en ligne d’un enregistrement audio de 27 minutes, où une femme mariée donne rendez-vous à son amant pour une "séance de sexe", c’est au tour d’autres personnes de publier une liste de 250 «filles faciles», comprenez de mœurs légères, avec leurs noms, photos et numéros de téléphone. Ces dérives qui risquent de faire l’effet d’une spirale sur Internet sont prises très au sérieux par la division de lutte contre la cybercriminalité, qui vient d’ouvrir une enquête pour mettre la main sur les malfaiteurs.

L’histoire de cette femme mariée à un Sénégalais expatrié en Europe et son amant qui résidait, au moment des faits, à Toubab Dialaw, dans le département de Rufisque, n’a pas fini d’alimenter les discussions entre amis. En effet, l’enregistrement de l’audio de 27 minutes, qui fait le tour du réseau social Whatsapp, met en scène les deux tourtereaux qui peaufinent un plan pour pouvoir se rencontrer à quelques jours du «Magal de Touba». Malheureusement pour eux, les moindres détails de leur plan de rencontre, d’abord à Toubab Dialaw, ensuite dans une auberge et enfin en pleine forêt, ont été diffusés sur Internet, suscitant ainsi des moqueries chez certains, et la stupéfaction chez la majorité de leurs concitoyens.

La malheureuse fille en question a même tenté de rectifier le tir en soutenant qu’elle était en train de tendre un piège à son amant, mais le coup était déjà parti car l’enregistrement circule toujours sur Internet.

Les Sénégalais rient encore de ce fait divers qui a créé l’émoi chez nombre de citoyens. Mais ce rendez-vous d’adultère en pleins préparatifs d’un évènement religieux aussi important que le «Grand Magal de Touba», vient mettre la lumière sur la déperdition d’une société qui ne se fixe plus de limites quand il s’agit de la débauche.

Quelques jours après ce malheureux fait divers, les Sénégalais ont eu la surprise de voir sur Internet, une liste de «250 filles faciles» de Dakar. Pire encore, les noms et numéros de téléphone de chacune des filles en question sont inscrits sur chaque photo. Pour essayer de rompre cette spirale de la débauche sur le réseau social Whatsapp, la division de lutte contre la cybercriminalité qui a été saisie par certains citoyens est en train de mener une enquête pour pouvoir arrêter les fautifs.

Et comme si cela ne suffisait pas, on voit aussi sur une vidéo qui circule sur internet, deux femmes sénégalaises mariées qui se filment en train de s’embrasser sur la bouche. L’une des femmes a commis l’erreur de mettre la vidéo sur son statut Facebook. Son amie est même sortie de son silence pour expliquer les raisons qui les ont poussées à se filmer ainsi.

Mais les Sénégalais qui ont visionné cette énième vidéo continuent de condamner cet acte qui va à l’encontre des coutumes et traditions du pays. Certains y voient même la main de l’Etat. Selon eux, en faisant de sorte que les Sénégalais s’indignent en assistant à ces dérives sur les réseaux sociaux, l’Etat cherche à légitimer la loi sur la restriction des libertés sur Internet.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 25/11/2018 à 15h49, mis à jour le 25/11/2018 à 15h49