Le Sénégal a toujours du mal à respecter les droits de ses citoyens qui ont des démêlés avec la justice. C’est du moins ce que vient de faire savoir la Cour de justice de la CEDEAO, qui a rendu son verdict dans l’affaire opposant l’Etat à Assane Diouf, communément appelé «L’insulteur public N°1». En effet, après avoir condamné, le Sénégal à payer à l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, la somme de 35 millions de francs CFA, la Cour communautaire a encore sévi.
Selon la Cour de justice communautaire, Il y a eu vice de procédure dans cette affaire. Et les droits d’Assane Diouf à être jugé dans un délai raisonnable et à avoir un procès équitable n’ont pas été respectés.
Au vu de ces manquements, la Cour de justice de la CEDEAO a condamné l'Etat du Sénégal à verser la somme de 20 millions à Assane Diouf.
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Pour rappel, Assane Diouf est un activiste sénégalais qui critiquait sévèrement la politique du président Macky Sall. A partir de sa chaine Youtube, il proférait des injures au président et à ses partisans.
Il a été arrêté le 23 novembre 2017 alors que des personnes venaient de vandaliser sa maison avant de proférer des menaces de mort à son encontre, lui reprochant d’avoir aussi «injurié le porte-parole du khalife général de Mourides, Serigne Bass Abdou Khadre». Il a fallu la pression de la Cour communautaire qui avait donné à l’Etat du Sénégal un délai de 30 jours pour ouvrir son procès le 8 janvier 2019, après 13 mois de détention. Il a été condamné en correctionnelle à deux ans de prison, dont 9 mois fermes et 3 mois de durée d’épreuve. Une peine de prison qu’il avait déjà purgée.