Dans cette étude, qui couvre la période 2017-2018, et portant sur plusieurs régions, "Human Rights Watch a interrogé plus de 150 personnes, dont 88 talibés ou anciens talibés, 23 maîtres coraniques et des dizaines de travailleurs sociaux, d’experts de la protection de l’enfance, d’activistes et de représentants du gouvernement".
Sur cette période d’étude, l’ONG affirme avoir enregistré "le décès de 16 enfants talibés du fait d’abus, d’actes de négligence ou de mise en danger de la part de maîtres coraniques ou de leurs assistants".
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"Ces incidents se sont produits dans les régions de Saint-Louis, Diourbel et Thiès. Parmi ces enfants, âgés de 5 à 15 ans, trois sont morts des suites de coups violents, quatre dans deux incendies de daaras, cinq dans des accidents de la route alors qu’ils mendiaient ou évitaient de rentrer au daara, et quatre de maladies non traitées. Neuf de ces décès ont eu lieu en 2018, dont deux suite à des passages à tabac, respectivement à Touba (région de Diourbel) en avril 2018, et à Mpal (région de Saint-Louis) en mai 2018", précisent les auteurs du rapport.
A cela s’ajoutent les nombreux cas de négligence à travers tout le pays, comme cela a été constaté dans 22 écoles coraniques.
"De nombreux daaras hébergeaient des dizaines voire des centaines de talibés dans une saleté et une misère abjectes, souvent dans des bâtiments inachevés sans murs, sans sols ou sans fenêtres", souligne HRW. Et d’ajouter: "le sol était jonché de détritus et d’eaux souillées, l’air grouillait de mouches, et les enfants dormaient entassés, plusieurs dizaines par pièce, ou dehors, souvent sans moustiquaire". Enfin, "des dizaines de talibés visiblement malades ou atteints d’une infection n’avaient pas reçu de traitement médical, et 13 des daaras visités ne donnaient que peu voire pas de nourriture aux enfants, d’après les enfants talibés et les maîtres coraniques interrogés".
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Malheureusement, l’Etat du Sénégal n’a toujours pas trouvé la bonne formule pour réglementer le secteur des Daaras qui restent d’une importance capitale dans la structure sociale du pays.
Il n’y a pratiquement aucune aide financière qui leur est apportée, alors que ces écoles permettent de scolariser pas moins de dizaines de milliers d’élèves à travers tout le pays. Sans contribution financière de l’Etat, il ne reste que la machine répressive afin de mettre les écoles coraniques au pas. Or, le puissant lobby des marabouts et le soutien social dont bénéficient les daaras rendent impossible une politique répressive.