«Après un parcours professionnel réussi à l’étranger et au Sénégal, mon nom Christian Samra associé à celui de «Batiplus» dont j’assure la direction générale depuis 10 ans, se retrouve éclaboussé et calomnié sur la place publique depuis plus de trois mois». C’est à travers ces mots que le désormais ex-DG de Batiplus a annoncé sa démission de l’entreprise qu’il dirige depuis plusieurs années.
Une démission acceptée par le conseil d’administration de la société qui appartient à la fratrie des Farès, en l'occurrence Mohamed, Hassan et Muhyedine. Après la démission de Christian Chabel Samra, la question qui se pose est de savoir si les Farès seront ou non inquiétés par la justice sénégalaise.
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Pour Christian Samra c’est «une campagne de diffamation orchestrée, pour orienter l’opinion sur des sujets mensongers, outrageants, calomnieux et diffamatoires, qui fait suite à ma plainte contre X déposée en tant que directeur général le 6 mars 2020 pour vols, détournements et tout autre délit que les enquêtes en cours permettront de déterminer suite au constat de malversations au sein de la société».
Avant de poursuivre: «Cette campagne de dénigrement et de désinformation, visant à porter préjudice à mon intégrité, aux intérêts de Batiplus, à l’ensemble de ses employés et aux intérêts de ses actionnaires, est réalisée par des personnes qui expriment clairement leur volonté de nuire».
Pour rappel, un audit des comptes de l’entreprise a constaté un écart de plus de 125 millions de francs CFA. Une plainte est déposée contre Rachelle Sleylati. Laquelle a été entendue par les éléments enquêteurs de la section de recherches de la Gendarmerie de Colobane à Dakara.
Lors de son interrogatoire, la jeune dame a nié les faits qui lui sont imputés avant de fournir aux enquêteurs un document attestant que plus de 2,8 milliards de francs CFA ont été puisés dans ce coffre-fort avec la volonté claire d'en effacer toute trace, car le directeur général, Christian Chabel Samra en formulait systématiquement la demande.
Sauf que si la jeune secrétaire de 24 ans s'exécutait en ce qui concerne la feuille Excel qu'elle avait dans son ordinateur, elle en gardait systématiquement note dans un carnet. Des éléments de preuve qui ont conduit la Gendarmerie à approfondir son enquête.
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Ce montant a été remis à un courtier, un certain Fall, sur une période de quatre ans. Dans un premier temps Fall nie tout, puis dévoile les noms des complices de l'entreprise qui sont des commerçants libanais ayant pignon sur rue, en l'occurrence H.H. et H.S. Une commission rogatoire ou mandat de perquisition permettra de trouver la rondelette somme de près de 650 millions de FCFA.
H.H. et H.S qui avait était très flou au début finiront eux aussi par passer à table en avouant qu'ils devaient déposer les sommes en banque. Argument jugé peu convainquant par les enquêteurs et leur persistance finira pas payer, puisque H.S dira qu'il s'agit d'un prêt, sauf qu'il sera incapable de produire l'écrit qui prouve ce si généreux crédit de l'entreprise appartenant aux frères Farès.
Cheikh Yérim Seck, l'un des journalistes qui ont révélé ce scandale et qui a même évoqué le nom du ministre de la Justice, est actuellement placé sous contrôle judiciaire après une garde à "vue musclée et dans des conditions dégradantes". Il a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour appeler même au boycott des nombreux produits distribués par le groupe des frères Farès.