«J’ai été très violemment pris à parti par un monsieur au niveau du parking du cimetière de Yoff entre 18h et 19h, alors que je venais d’enterrer un ami. Il (l’agresseur) s’est montré d’une rare violence, avec une insolence et une impolitesse qui dépassent tout entendement. En sus d’avoir proféré des propos injurieux, alors que je m’étais gentiment arrêté pour écouter ses doléances, il m’a bloqué à plusieurs reprises le passage pour m’insulter», raconte l’infectiologue.
Le Pr Seydi, admiré par les Sénégalais pour son expertise et son franc parlé, est sans doute la dernière personne au Sénégal à qui on reprocherait une mauvaise gestion de la maladie. Le professeur qui raconte son calvaire a eu la peur de sa vie. Il a même failli avoir un accident suite aux blocages et aux insultes de l’individu.
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«Selon lui, je suis le complice de l’État du Sénégal dans sa décision d’interdiction transitoire du rapatriement des corps des patients sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger», a déclaré le chef du service des maladies infectieuses et tropicales du centre hospitalo-universitaire de Fann.
Le professeur Seydi ajoute: «j'ai donné toutes les informations qui étaient en ma possession au ministre de l’Itérieur Aly Ngouille Ndiaye, concernant cet agresseur. Ensuite, j’ai contacté mon avocat qui fera le nécessaire. J’ai fait ce que je devais faire».
Suite à cette plainte, la Sûreté urbaine de Dakar a été saisie pour identifier l’agresseur. Une «chasse» d’autant plus facile que l’agresseur, sûr de lui, avait communiqué son identité complète au professeur Seydi après l’avoir accusé d’être un «criminel», entre autres.
L’agresseur sans doute mal informé, ou proche d’une victime sénégalaise du coronavirus à l’étranger, doit ignorer que cette décision de l’Etat du Sénégal d’interdire le rapatriement des corps des victimes du covid-19, prise en avril dernier a été annulée, suite a une forte pression de la diaspora sénégalaise et des défenseurs des droits de l’Homme. A l’époque le Sénégal comptait près de 1.900 cas de coronavirus.