Depuis quelques jours, les partisans de Sokhna Aïda Diallo inondent les réseaux sociaux de photos prises dans le Mali voisin, montrant la jeune femme en train d'acheter des centaines de boeufs. Une manière d'annoncer que tous se préparent à célébrer, le 6 octobre prochain, l'anniversaire de la déportation du fondateur du mouridisme dans un faste sans précédent. Ce, alors que le Khalife général des mourides avait demandé, l'année dernière, à Sokhna Aïda Diallo de se tenir à carreau.
La belle et charismatique dame était la préférée de son époux qui l’aurait désignée Khalife avant de mourir au détriment de son fils aîné. Ce qui ne s'est jamais vu dans aucune famille religieuse du pays.
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Forte de l’allégeance de plusieurs milliers de disciples et d’une grosse fortune, hérités de son défunt mari, Aida Diallo avait engagé un bras de fer avec l'autre partie de la grande famille du feu guide des Thiantacounes (ceux qui rendent grâce à Dieu). Seulement, elle avait été stoppée net par le khalife général des mourides, chef suprême de la confrérie, Serigne Mountaqa Bachir Macké, qui avait investi d'autorité le fils aîné de Cheikh Bethio.
"Depuis plusieurs mois, une grande partie de la communauté nous interroge au sujet de Sokhna Aïda Diallo qui est l’une des veuves du regretté Serigne Cheikh Béthio Thioune. Ces interpellations nous ont poussés nous aussi à nous en ouvrir au Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, qui est et reste le seul habilité à nous orienter", a affirmé Modou Lô Ngabou, le responsable moral du Dahira Safinatoul Amane (police religieuse de Touba), dans une déclaration lue devant la presse, jeudi 24 septembre.
Il ajoute être également allé, en compagnie du porte-parole de Serigne Mountaqa Bachir, voir celui qui est censé être l'autorité directe de Sokhna Aïda Diallo, en l'occurrence Serigne Cheikh, le fils de Serigne Saliou Mbacké et donc petit-fils du fondateur de la confrérie.
Le responsable de la police religieuse de la ville sainte souligne: "L’année dernière, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké avait donné un "ndigël" (une directive) à Sokhna Aïda Diallo de prêter allégeance au fils aîné de son défunt mari, Serigne Saliou Thioune".
Selon lui, "en l'absence de directive contraire, nous retenons alors que le "ndigël" de l'année dernière reste toujours d’actualité. Cela dit, tout le monde a constaté que Sokhna Aïda n’a rien changé dans son comportement et continue aujourd’hui encore de désobéir au "ndigël" du Khalife général des mourides. Contrairement à Serigne Saliou Thioune, qui, lui, en bon disciple de Serigne Touba, a respecté à la lettre les consignes du Khalife. Quiconque ne respecte pas le "ndigël" n’est pas un véritable talibé mouride", affirme-t-il.