Le 8 mars au Burkina Faso: le seul jour où les hommes partent faire les courses au marché

VidéoAu Burkina Faso, le 8 mars, journée des droits de la Femme, est aussi une occasion de témoigner son amour aux membres de sa famille. De nombreux hommes ont pris l'habitude en cette journée de faire les courses au marché.

Le 09/03/2022 à 15h39

Mercredi 8 mars 2022, le Burkina Faso commémore, à l’instar des autres pays du monde, la 165e journée internationale de la femme. Comme il est de coutume en ce jour férié, c’est aussi l’occasion pour les époux burkinabè d’aller faire les courses au marché pendant que les épouses se préparent à sortir entre copines.

«Ce matin, j’ai voulu faire un peu de salade avec de la vinaigrette. Je suis donc venu chercher quelques concombres, de la tomate, des carottes…juste pour compléter les ingrédients. On a déjà l’essentiel des condiments à la maison», confie Omar Simporé, un citoyen venu faire des emplettes.

«C’est de coutume pour moi de faire la cuisine à la maison. Mais, aujourd’hui, c'est un jour spécial, je veux faire plaisir à mon épouse. Avec mon enfant qui m’attend à la maison, nous allons ensemble concocter un plat pour ce jour spécial», abonde aussi Hugues Ouattara, un autre citoyen.

Opportunité économique pour les commerçantes et vendeuses, le huit mars permet aussi aux hommes de se heurter à différentes réalités notamment celles relatives aux prix des denrées. Abdoul Sawadogo l’apprendra à ses dépends. 

«Avec les conditions actuelles du pays, on ne sait pas ce qui joue sur le coût des denrées. Ce jour est aussi une occasion pour nous de nous imprégner de la réalité du marché, de savoir ce que les femmes vivent au jour le jour», confesse-t-il.

Qu'à cela ne tienne, faire les courses au marché est un acte d’amour pour beaucoup à l’instar de monsieur Simporé. Pour lui, cet acte est un don perpétuel de soi vis-à-vis des autres membres de la famille. Une tâche qu’on ne saurait exclusivement attribuer aux femmes.

«Ce n’est pas parce que c’est un huit mars qu’il faut aller faire le marché pour faire plaisir à sa femme. Pour moi, c’est un plaisir de cuisiner. Car j’aime naturellement la cuisine. Quand j’ai du temps libre, je viens ici, j’achète ce que je veux, je prépare et je mange avec les enfants», dixit Omar Simporé. 

Cette pratique peut rarement durer plus d’une semaine. A l’image des pagnes imprimés huit mars que beaucoup de femmes ont pris l’habitude de ranger dès le lendemain de la célébration, il faudra attendre un an pour voir encore les époux se bousculer dans les marchés.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 09/03/2022 à 15h39