Gabon: ramadan et le business des objets de culte

Le business cultuel à Libreville.

Le 31/03/2024 à 18h00

VidéoLe mois de jeûne rituel bat son plein pour les milliers de musulmans qui représentent 12% de la population. Des pratiquants qui mettent les petits plats dans les grands durant ces 30 jours de partage. Une période bénie pour le commerce, tant spécialisé que généraliste.

Le mois sacré des musulmans suit son cours, entre jeûne, cohésion communautaire et de prières. Pendant cette période, les dévots autour des mosquées ou sur les marchés de Libreville en profitent pour réaliser de bonnes affaires avec la vente d’exemplaire du Coran, des chapelets, des boubous, et autres articles religieux «Pendant le mois de ramadan ça marche, plus que d’autres mois. On vend moins cher, ça commence à 1.000 francs CFA en montant...», se réjouit, El Hadji Boubacar Sow, vendeur de vêtements devant la mosquée du quartier Petit Paris à Libreville.

Le Haut Conseil des Affaires Islamiques estime qu’environ 12% de la population est musulmane, y compris de nombreux résidents non-citoyens originaires d’Afrique de l’Ouest. En 2022, le population du Gabon était estimée à 2,3 millions âmes.

À l’heure des prières, les fidèles sortent de chez eux par groupes pour les prières collectives dans les mosquées. Sylla Bakary, prédicateur est un vétéran de ce business d’articles cultuels. Il est actif dans la vente du saint Coran, des chapelets, des tapis et nattes de prière.

Et presque tous les objets qui ont un rapport avec la foi. «Le Coran c’est notre quotidien. Nous vivons avec. Il faut ajouter au Coran, le boubou qui reflète la culture de l’islam parce qu’il couvre tout le corps comme la djelaba pour les femmes», explique-t-il.

À la mosquée Hassan II de Libreville, le bruit de voitures se mêle aux éclats de discussions et des cris des marchands ambulants.

Dans cette ambiance presque œcuménique faite de récitations du Coran, chacun y trouve son compte. Les frères Safiou et Tidjani sont deux couturiers installés à un jet de pierre de la mosquée. «Pour tout ce qu’on gagne, on remercie Allah. Parce que sans Lui on ne peut rien faire. Tout ce que vous voyez sur la table, ce sont les commandes de musulmans», dit Safiou, très affairé derrière sa machine à coudre.

Le dernier jour ou le jour de la fête, les musulmans revêtent leurs plus beaux habits et offrent aux enfants des cadeaux ou de l’argent. Porté par l’ambiance festive et de dévotion du Ramadan, Safiou espère abandonner certaines de ses mauvaises habitudes et se remettre à la pratique de la religion, en commençant par la lecture du saint Coran.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 31/03/2024 à 18h00