Ramadan en Mauritanie: toujours trop chère, la viande saigne les ménages

Le 27/03/2024 à 12h17

VidéoAu principal foirail de Nouakchott, la viande est trop chère en cette première quinzaine du mois de Ramadan. Qu’il s’agisse de petits ruminants, de bovins ou de camelins, la viande est hors de prix et les clients se sentent laissés «à la merci des bouchers».

Avec un cheptel estimé à plus de 20 millions de têtes pour une population d’à peine 5 millions d’habitants, la Mauritanie dispose de l’un des ratios bétail/consommateurs les plus élevés au monde. Et pourtant. Que l’on veuille de la chair de petits ruminants, de bovins ou de camelins, la viande coûte cher, hors de prix pour beaucoup de ménages mauritaniens. Cela est particulièrement vrai durant le mois de Ramadan marqué par une hausse généralisée des prix des produits alimentaires.

Moutaali ould Moussa, chef du collectif des bouchers du foirail de Nouakchott situé dans la commune d’El Mina au Sud de la capitale mauritanienne, confirme la cherté de la viande. «La viande était déjà chère avant Ramadan. Cette tendance s’est aggravée au début du jeûne. Ce coût exorbitant de la viande est justifié par la rareté de l’aliment de bétail» et de poursuivre «le kilo de la viande de mouton est vendu 250 ouguiyas (environ 6 euros), celui de la viande de bovidé à 220 ouguiyas (environ 5 euros). Idem, pour la viande de dromadaire».

Ousmane Mariko est venu acheter un kilogramme de foi qu’il paye 300 ouguiyas (environ 7 euros). Un autre client, Ousmane Sow, déplore quant à lui «le coût trop élevé de la viande, avec un tas vendu entre 500 et 600 ouguiyas». Il condamne l’absence de réactions des autorités, qui laissent les consommateurs à la merci des bouchers.

Il faut souligner que la hausse des prix durant le mois de Ramadan est une constante en Mauritanie, pays où les commerçants font la loi.

Pourtant, au cours de ces dernières années, les pouvoirs publics ont mis en place des points de vente de certains produits de base à des prix relativement bas comparés à ceux pratiqués par les commerçants. Mais le nombre de ces points de vente est négligeable et les quantité qui y sont vendues sont trop faibles pour permettre de concurrencer les commerçants.


Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 27/03/2024 à 12h17