Hier, lundi 24 décembre, des dizaines de personnes originaires de pays d'Afrique subsaharienne sont sortis dans les rues de Tunis pour dénoncer ce qu'elles ont qualifié de meurtre raciste.
Dans la nuit de samedi 22 décembre dernier, Falilou Coulibaly, président de l'Association des Ivoiriens en Tunisie, a été tué par des agresseurs qui voulaient lui voler son téléphone. Poignardé, il a succombé à ses blessures.
Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation de six individus, qui ont reconnu les faits et qui, visiblement, ne connaissaient pas personnellement la victime.
Même si a priori on pourrait penser à un crime crapuleux, qui aurait pu tout aussi bien pu concerner un citoyen tunisien lamda, la communauté subsaharienne installée en Tunisie soutient que de telles agressions sont fréquentes à l'encontre ses membres. Des agressions souvent accompagnées d'insultes racistes.
Voici pourquoi, de nombreux ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne sont sortis dénoncer dans les rues de Tunis l'ostracisme dont ils sont souvent victimes.
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Et ce mardi 25 décembre, l'association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT) a organisé une nouvelle manifestation dans le centre de Tunis, pour appeler à la justice contre ces meurtres en particulier, et contre les actes racistes en général.
La Tunisie a adopté en octobre dernier une loi punissant les actes racistes, dans le but de lutter contre un phénomène dont les premières victimes sont les Tunisiens à la peau noire, que leurs compatriotes à la peau blanche qualifient, avec mépris, de "Kahlouche".
Rappelons qu'en 2016, trois étudiants originaires de pays d'Afrique subsaharienne avaient été agressés à Tunis. Parmi eux, une Congolaise avait été égorgée. Elle était décédée des suites de ses blessures, sans que les auteurs de ce crime n'aient jamais été inquiétés.