Afrique: le célibat gagne de plus en plus les femmes

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Le 03/03/2019 à 15h06, mis à jour le 03/03/2019 à 15h12

Le nombre de femmes célibataires en Afrique ne cesse de croître, comme le révèle une étude de l’ONG britannique «Family Optimize». Un phénomène social de plus en plus perceptible et qui traduit l'évolution des sociétés africaines.

Près de la moitié des femmes africaines sont célibataires. C'est le résultat d'une enquête réalisée par l'ING britannique "Family Optimize".

Ainsi, pour un pays comme le Sénégal, on compte 4,5 millions de femmes en âge de se marier, encore célibataires, selon une enquête de l’ONG britannique «Family Optimize».

Ce chiffre relativement élevé pour une population totale de 15,8 millions d’habitants, donne une certaine idée d’un phénomène social de plus en plus perceptible. Mais va bien au-delà du Sénégal, épousant une dimension sous-régionale, comme en attestent les statistiques tout aussi inquiétantes touchant d’autres pays à l’image de la Mauritanie, le Nigeria, du Mali et surtout de la Tunisie.

Traditionnellement, le statut de femme célibataire est très mal perçu au sein de la société sénégalaise. Expliquant le phénomène, l’enquête de l’ONG «Family Optimize» cite «la volonté de nombreuses femmes d’être autonomes financièrement et surtout indépendantes vis-à-vis de leurs familles. Cette crise du mariage inquiète ces familles», que le document de l’ONG qualifie de «conservatrices».

Cependant, il faut noter «qu’avec un taux de 40% de femmes célibataires, le Sénégal est dans la moyenne basse» au niveau de la sous-région. En effet la même enquête de «Falily Promize» évalue à 42% le taux des femmes célibataires en Mauritanie. Il faut souligner que dans la société maure, les mariages et divorces multiples valorisent la femme.

Le chiffre de 42% est également noté au Nigéria, alors qu'au Mali il est de 52%. Quant à la Tunisie, elle affiche un des taux les plus élevés en Afrique avec un taux de 62%.

D’où la réaction de cette internaute du pays du Jasmin: «les femmes tunisiennes ont récemment organisé une marche pour réclamer la réintroduction de la polygamie. Mais les fanatiques laïques et les trompées occidentalisées radicales les ont insultées. On impose à des femmes des modèles hypocrites au moment où les hommes se les tapent sans les devoirs et les responsabilités attachés au statut du mariage légal. C’est elles qui perdent alors au change, et c’est bien dommage».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/03/2019 à 15h06, mis à jour le 03/03/2019 à 15h12