Pris entre le marteau du Fonds monétaire international (FMI) et l’enclume des syndicalistes tunisiens, le gouvernement du Premier ministre Youssef Chahed risque gros. En effet, une délégation du FMI qui devait séjourner dans le pays pour évaluer les réformes entreprises dans le cadre de l’accord signé entre les deux parties en avril 2016 tarde à faire le déplacement. Une manière de rappeler le gouvernement tunisien au respect des engagements pris.
En cause, la lenteur des réformes entreprises par la Tunisie pour réduire les déficits et remettre le pays sur le chantier de la croissance.
L’un des points d’achoppement entre le FMI et le gouvernement tunisien concerne la réforme de la fonction publique dont les effectifs sont jugés pléthoriques.
Le FMI estime que la Tunisie doit dégraisser ces effectifs afin de réduire la masse salariale dans la fonction publique et par conséquent atténuer le déficit budgétaire. En effet, la fonction publique tunisienne compte 650.000 fonctionnaires, soit 6% de la population du pays et représente un coût de 13 milliards de dinars, soit 46% du budget de l’Etat.
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La Tunisie s’était engagée à réduire les effectifs de 50.000 fonctionnaires. Toutefois, la volonté du gouvernement se heurte toujours au refus des syndicats tunisiens.
En plus de la réforme de la fonction publique, le FMI appelle l’Etat tunisien à se désengager de certaines entreprises publiques, notamment dans le secteur bancaire.
Faute de quoi, la Tunisie risque de ne pas recevoir la seconde tranche du crédit de 2,8 milliards de dollars signé avec le Fonds d’un montant de 350 millions de dollars. Un montant dont le pays a grandement besoin sachant qu’il faudrait un apport extérieur de 3,7 milliards de dollars pour équilibrer le budget 2017.
Et ce n’est pas seulement le FMI qui sollicite des réformes. La Banque mondiale et l’Union européenne également appellent à la mise en place des réformes structurelles nécessaires pour sortir le pays de la crise.