C’est un projet dans l’air depuis des années qui est en train de se concrétiser. Le gouvernement tunisien prépare activement le lancement d’une ligne maritime devant relier la Tunisie aux pays de la CEDEAO –Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)- en passant par le Maroc.
Ce projet devant contribuer à améliorer les échanges commerciaux entre la Tunisie et les Etats de l’Afrique de l’Ouest a été remis sur le devant de la scène, il y a quelques semaines par l’ancien ministre tunisien de l’Industrie et du commerce, Zied Ladhari, désormais ministre du Développement, de l'investissement et de la coopération internationale, suite au dernier remaniement ministériel du mercredi 6 septembre 2017. Selon Ladhari, cette ligne maritime est en cours de création et devrait être portée par la Compagnie tunisienne de navigation (CTN).
Pour ce qui est de l’itinéraire de cette ligne en cours de création, les discussions se poursuivent avec les pays de l’Afrique de l’Ouest afin de rendre cette ligne opérationnelle dans les tout prochains mois. En attendant, une chose est sûre, cette ligne devrait passer par les ports marocains. Ce qui contribuerait à la rentabilité de cette ligne sachant que les échanges commerciaux entre le Maroc et cette partie du continent a connu une forte croissance au cours de ces dernières années.
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L’objectif de cette ligne est d’offrir aux entreprises tunisiennes un meilleur accès aux marchés des pays de la CEDEAO, communauté économique dont la Tunisie, après le Maroc, aspire à devenir membre à part entière.
Cette ligne rentre dans le cadre de la politique visant à repositionner la Tunisie sur le continent afin de gagner des parts de marché. Les opérateurs tunisiens tablent notamment sur des exportations des produits agroalimentaires, du textile, du secteur électrique et de l'électronique et divers.
Or, l’absence de lignes maritimes et la faiblesse des liaisons aériennes entre la Tunisie et les pays africains constituent des obstacles aux échanges entre les deux parties.
Si cette ligne est une mesure phare que compte prendre le gouvernement tunisien pour stimuler les échanges avec l’Afrique de l’Ouest, elle n’est pas la seule. La Tunisie compte également mettre un accent particulier sur le développement de la diplomatie économique avec cette région du continent. Ainsi, après avoir renforcé sa présence diplomatique sur le continent, les autorités tunisiennes comptent poursuivre cette démarche avec l’ouverture de 2 nouvelles ambassades et 5 représentations commerciales en Afrique subsaharienne.
La ligne maritime et la nouvelle diplomatie économique rentrent dans le cadre de la nouvelle politique africaine de la Tunisie qui se matérialise de jour en jour, après une longue parenthèse sous l’ère Ben Ali, durant laquelle le pays avait tourné le dos à l’Afrique subsaharienne.
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Le gouvernement tunisien actuel s’est engagé depuis quelques années à un changement radical de sa politique africaine avec tout dernièrement le premier périple effectué par son Premier ministre Youssef Chahed dans 4 pays du continent -Soudan, Niger, Burkina Faso et Mali-, la multiplication des missions et forums d’affaires, l’élargissement du réseau de pays desservis par la compagnie aérienne Tunisair, la décision de porter à 20.000 le nombre d’étudiants subsahariens poursuivant leurs études en Tunisie à l’horizon 2020, etc.
C’est également pourquoi la Tunisie va rejoindre en octobre prochain le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) qui regroupe 19 pays et espère devenir membre à part entière de la CEDEAO en décembre prochain, après avoir obtenu le statut de membre observateur le 4 juin dernier. Le président tunisien devrait d’ailleurs faire son premier déplacement en Afrique subsaharienne en décembre prochain à Lomé lors du sommet de la CEDEAO dont il est l’invité.