La Tunisie serait enfin sur la bonne voie en matière d’application des réformes structurelles nécessaires pour sortir le pays de la crise économique qu’il traverse. C’est ce qui ressort des conclusions du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) en consultations avec la Tunisie au titre de l’article IV. Les experts du Fonds prennent «bonne note des progrès enregistrés dans l’application des réformes structurelles» et estiment que les perspectives d’évolution de l’économie tunisienne sont plutôt favorables.
Toutefois, le FMI prévoit une croissance du PIB de la Tunisie de 2,4% en 2018, grâce aux bonnes récoltes et à l’embellie du secteur manufacturier et du tourisme. Pour l’année en cours, le commerce extérieur fait apparaître une hausse notable des exportations et un ralentissement des importations. Une évolution qui devrait se poursuivre pendant le reste de l’année grâce à un taux de change réel plus favorable.
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Tout n’est pas toutefois rose. Ainsi, les experts soulignent que les investissements sont restés médiocres et le taux de chômage demeure élevé à 15%.
Le FMI appelle le gouvernement tunisien à des «mesures décisives et urgentes» pour assainir les finances publiques, réduire l’inflation et assurer la stabilité macroéconomique. De même, le FMI, qui table sur une croissance économique de l’ordre de 4% à l’horizon 2022, demande la poursuite des réformes visant à améliorer la gouvernance, le climat des affaires, l’accès au financement, la modernisation des institutions budgétaires, etc.
Parmi les mesures préconisées figurent le renforcement du recouvrement de l’impôt, un ajustement trimestriel des prix pétroliers pour contrôler la croissance des subventions, une réforme de la fonction publique prévoyant des départs volontaires, une stricte limitation des recrutements dans la fonction publique, etc.
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Ainsi, pour accompagner l'économie tunisienne à dépasser cette situation, le FMI et la Banque mondiale ont annoncé des prêts d’un montant global de 759 millions de dollars.
Ainsi, la Banque mondiale va accorder un prêt de 500 millions de dollars afin de financer les dépenses budgétaires de l’Etat. Pour sa part, le FMI prévoit de débloquer 259 millions de dollars dans le cadre de la 4e tranche du programme de facilité élargie de crédit.
A noter que ces apports financiers interviennent quelques jours après une levée de fonds d’un montant de 1 milliard de dollars d’obligations souveraines.
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Ces ressources permettront au gouvernement de financer les dépenses de l’Etat. Le gouvernement escompte ainsi réduire le déficit budgétaire au titre de l’année en cours à 4,9% du PIB au titre de l’année 2018, contre 6% l’année dernière. Parallèlement, le niveau du taux d’inflation devrait poursuivre sa décrue pour s’établir à 6,5% à fin 2018, puis 5,9% en 2019.