Le coronavirus a porté un coup dur au tourisme tunisien. L’activité touristique est à l’arrêt depuis la mi-février. Et les professionnels ne se font guère d’illusion pour le reste de l’année.
Il faut dire que la pandémie du coronavirus, qui touche toute la planète, dont les pays européens, tout particulièrement, qui figurent parmi les premiers émetteurs de touristes vers la Tunisie, sont particulièrement affectés par les effets induits de la pandémie.
Si à cette période de l’année dernière, 2,24 millions de touristes avaient visité la Tunisie, pour cette année, l’activité est complètement à l’arrêt.
Ainsi, dans sa dernière sortie, le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Khaled Fakhfakh, a déclaré qu’il n’y aura pas de saison 2020, et que le secteur de l’hôtellerie tunisien se trouve dans une situation critique, à cause des conséquences de la pandémie du coronavirus.
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Il a expliqué que quand bien même le tourisme mondial connaîtrait une reprise, les marchés classiques du tourisme tunisien seront défaillants. C’est le cas de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre, qui sont durement touchés par la pandémie du coronavirus.
A ce titre, pour la France, premier émetteur de touristes européens vers la Tunisie, le Premier ministre Edouard Philippe, n'a pu répondre de façon directe et tranchée à une question relative aux vacances d’été des Français à l’étranger, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 19 avril 2020. «Je crains qu’il ne soit pas raisonnable de les envisager à l’étranger. Parce que je ne suis pas certain que le transport aérien soit rétabli», a-t-il souligné.
Or, l’Europe qui vient de fermer ses frontières au reste du monde jusqu’à la fin du mois de mai, et qui envisage de prolonger cette fermeture au cas où le coronavirus ne sera pas vaincu, pourrait ne pas permettre la reprise du transport aérien pendant une longue période.
Certains parlent d’une reprise possible du transport aérien européen, à partir de septembre prochain.
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Il faudra d’ici là que les pays d’accueil arrivent également à se débarrasser du Covid-19. Seulement, d’après les dernières annonces de l’OMS, cette pandémie risque de persister durant encore des mois.
En conséquence, la Tunisie, qui a accueilli 9,5 millions de touristes en 2019, un niveau record, va pâtir de la crise de ce secteur stratégique qui pèse près de 14% du PIB et qui constitue l’un des plus importants secteurs employeurs du pays avec plus de 400.000 emplois.
Selon la Banque Centrale de Tunisie (BCT), dans une note adressée au FMI, les pertes du secteur dépassent désormais les 4 miliards de dinars tunisiens, soit 1,3 milliards d'euros, pour toute la période du premier trimestre de l'année en cours.
Pour les hôteliers qui survivront au coronavirus, ils n’ont pour le moment aucune visibilité pour la saison 2021-2022, tant les conséquences de la crise économique consécutive au Covid-19 reste pour le moment difficilement calculables.
Du coup, de nombreux hôteliers ont été obligés de fermer leurs unités. Pire encore, selon Khaled Fakhfakh, «ce qui est certain, c’est que des hôtels vont fermer définitivement. Il y aura des licenciements et pas de recrutement de saisonniers».