A l’instar du secteur du tourisme mondial qui connaît un recul sans précédent, le tourisme tunisien, qui avait connu une belle reprise au cours de ces dernières années, après le printemps arabe et les effets néfastes du terrorisme, en enregistrant des niveaux records d’arrivées de touristes en 2019, est à l’arrêt.
Le Covid-19, ayant entrainé la fermeture des frontières aériennes et terrestres du pays, a mis le secteur à genou et l’incertitude demeure tant que la pandémie ne sera pas vaincue dans tous les pays, particulièrement les premiers émetteurs de touristes en Tunisie, à savoir la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, etc. ce qui est pour le moment loin d’être le cas.
Du coup, les pertes estimées du secteur sont importantes. Ainsi, selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), dans une note adressée au Fonds monétaire international (FMI), les pertes du secteur dépassent les 4 milliards de dinars tunisiens.
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En outre, au niveau des emplois, l’institution monétaire tunisienne évalue à plus de 400.000 pertes d’emplois directs et indirects au niveau du secteur qui figure parmi les plus grands employeurs du pays. Ces pertes d’emplois vont peser sur la consommation intérieure de la Tunisie et impacter négativement sur la croissance.
Une situation qui va peser lourdement sur l’économie tunisienne sachant que le tourisme est un secteur stratégique constituant autour de 8% du PIB du pays. D’ailleurs, les autorités monétaires et financières du pays tablent sur une récession de -4,3% au titre de l’année en cours, soit la pire année depuis 1956.
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Face à cette situation, le FMI a décidé d’apporter un financement rapide à la Tunisie pour un montant de743 millions de dollars, soit environ 2,1 milliards de dinars. Ce montant va couvrir en partie les dépenses engagées par le gouvernement pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus et à ses conséquences.
Toutefois, il faudra au gouvernement tunisien mobiliser des montants beaucoup plus importants pour relancer un secteur stratégique et une machine économique grippé depuis bientôt une décennie.