A 22,8 milliards de dinars tunisiens, les avoirs extérieurs de la Tunisie ont atteint leur plus haut niveau depuis 2010, c’est-à-dire depuis la révolution du Jasmin, selon les données de la Banque centrale de Tunisie. Un niveau en hausse de 3,9 milliards de dinars par rapport à la même période de l’année dernière, ou 52 jours d’importation supplémentaires.
Désormais, les réserves en devises permettent à la Tunisie d’assurer 159 jours d’importations, soit 5,3 mois d’importation de biens et services. Un niveau largement supérieur au «seuil de sécurité» fixé à 90 jours d’importation de biens et services.
Rappelons qu’en septembre 2018, les réserves du pas étaient tombées à 10,74 milliards de dinars, le plus bas depuis 16 ans, ne couvant que 70 jours d’importation de biens et services.
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Cette forte hausse des réserves en devises est le résultat de plusieurs facteurs. D’abord, il y a l’impact de l’amélioration du déficit de la balance commerciale à 11,6 milliards de dinars, à fin novembre, soit une baisse du déficit de 6,1 milliards de dinars. Celle-ci résulte essentiellement de la baisse significative des importations de -19,9% à 46,6 milliards de dinars, comparativement à la même période de l’année dernière.
Ensuite, elle résulte aussi de la baisse de la valeur du service de la dette extérieure à 7,6 milliards de dinars, contre 8,9 milliards de dinars en décembre 2019.
Par ailleurs, cette hausse résulte aussi de l’augmentation des transferts des Tunisies résidents à l’étranger (TRE), en dépit de la conjoncture économique difficile dans les pays de résidence de la diaspora tunisienne, notamment en Europe.
Ainsi, selon les chiffres de la Banque Centrale de Tunisie, leurs transferts ont atteint 5,55 milliards de dinars à la date du 20 décembre 2020, soit une hausse de 539,4 millions de dinars par rapport à la même période de l’année dernière.
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Enfin, cette amélioration est aussi l’effet des emprunts extérieurs en devises auprès des institutions multilatérales, Etats et au niveau du marché des capitaux.
Toutefois, les réserves en devises du pays ont été négativement impactées par la chute des recettes touristiques cette année à cause de la pandémie du Covid-19 qui a entrainé un quasi-arrêt des activités touristiques, suite à la fermeture des frontières aériennes et terrestres du pays aux étrangers et la baisse des exportations de certains secteurs-clés, dont les phosphates.