Tunisie: 6 ans après la révolution, les Tunisiens commencent à déchanter

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Le 14/01/2017 à 12h54, mis à jour le 14/01/2017 à 13h19

Voilà 6 ans que Ben Ali a été chassé du pouvoir par la révolution de Jasmin. Si les Tunisiens ont depuis retrouvé une certaine liberté, la crise économique profonde et le terrorisme ont tendance à atténuer les impacts positifs de cette révolution.

En visite à Gafsa, dans le cadre des festivités marquant le 6e anniversaire de la révolution du 14 janvier, le président tunisien a promis le lancement de 1.000 petits projets dans la région. Ces petits projets devraient permettre la création de 3.000 emplois au profit des jeunes de cette région minière sinistrée.

Cette visite a aussi été l’occasion pour le président d’annoncer le lancement d’un projet industriel de dérivés de phosphates d’un investissement de 20 millions de dinars tunisiens. De même, il procèdera à l’inauguration de deux autres projets agricoles au niveau de cette région minière du sud-ouest de la Tunisie où d'autres projets sont annoncés dont un barrage.

Reste que pour les habitants de cette région durement frappés par la crise, tout cela reste de la communication politique. Ils préfèrent les actes aux paroles des politiciens.

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Il faut dire que les Tunisiens sont de plus en plus déçus quant aux attentes de la révolution du 14 janvier 2011. «A l’exception des islamistes, alors peu visibles, les Tunisiens étaient, au soir du 13 janvier 201, tous unis dans la défense d’une cause commune: mettre un terme au pouvoir de la démesure de l’indifférence, de la corruption et de la répression. Or, force est de constater, qu’au bout de 6 ans et presque autant de gouvernements, le bilan est accablant et le doute commence à s’installer dans les esprits», lit-on dans kapitalis.com.

Un sentiment fortement partagé par les Tunisiens pour qui, si la liberté de manifester, de s’exprimer et de se constituer en associations et partis politiques est un acquis indéniable, il n’en demeure pas moins que 6 ans après la révolution, ils attendent beaucoup plus de leurs dirigeants. Le dépassement de la crise économique aigüe dans laquelle est plongé le pays fait partie des priorités des Tunisiens frappés par une hausse du taux de chômage et de la précarité. De même, la sécurité face à la menace terroriste qui tend à réduire les libertés pour lesquels les Tunisiens se sont sacrifiés constitue aussi une revendication du peuple.

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D’ailleurs, pour l’ex-président Moncef Marzouki, «la révolution tunisienne se poursuit. C’est une parenthèse qui ne s’est pas encore refermée». Le président du Mouvement «Tounès Al-Irada» a souligné que la situation qui prévaut dans le pays est à la fois «intenable et précaire», justifiant ainsi la recrudescence des protestations et des mouvements revendicatifs dans toutes les régions du pays.

Par Karim Zeidane
Le 14/01/2017 à 12h54, mis à jour le 14/01/2017 à 13h19