Après l'échec d'une nouvelle tentative de négociations, la présidence du gouvernement a chargé "le ministre de la Justice de prendre les mesures immédiates pour entamer des poursuites judiciaires à l'encontre de tous ceux qui (...) entravent délibérément la production et le transport du phosphate", a-t-elle indiqué sur sa page Facebook dans la nuit de dimanche à lundi.
Elle a assuré que toutes les mesures promises durant ces négociations, notamment les campagnes de recrutement annoncées, étaient annulées, ainsi que les résultats du concours de recrutement qui est à l'origine de la dernière contestation en date.
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La production est à l'arrêt depuis fin janvier quand des troubles ont éclaté après l'annonce des résultats de ce concours de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). La CPG est le principal employeur du bassin minier, une région du centre de la Tunisie qui est l'une des plus pauvres du pays.
Les protestataires, contestant les résultats du concours, ont bloqué des routes et organisé des sit-in. Depuis, les troubles se poursuivent et empêchent la reprise du travail à la CPG, l'un des principaux producteurs de phosphate au monde, et le transport du phosphate.
Lundi, le ministre tunisien de l'Energie Khaled Kaddour a déploré que des sociétés de transformation du phosphate risquaient maintenant de devoir importer leur matière première, a rapporté la presse locale, tout en assurant que deux sites de production mineurs avaient repris le travail ces deux derniers jours.
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Le phosphate est un secteur stratégique pour l'économie tunisienne. Sa production, entravée par des troubles sociaux récurrents, est repartie à la hausse en 2017 à 4,1 millions de tonnes mais une paralysie prolongée met en péril son objectif de 6,5 millions de tonnes pour 2018, un chiffre important pour atteindre l'objectif de croissance du PIB.
Le bassin minier avait été le théâtre en 2008 d'une insurrection réprimée dans le sang par le régime de l'ex-dictateur Zine El Abidine Ben Ali.