La présidence a annoncé la suspension jusqu'à nouvel ordre des travaux du Pacte de Carthage, un organisme de concertation créé en juillet 2016, rassemblant partis et organisations syndicales et patronales.
Ce Pacte vise à orienter de façon la plus consensuelle possible les travaux du gouvernement et les réformes, mais à l'approche des élections législatives et présidentielle de 2019, les dissensions sont de plus en plus évidentes.
En raison d'un désaccord sur le besoin de changer de chef de gouvernement, le président de la République Béji Caid Essebsi, a décidé lundi de suspendre ses travaux.
Certains membres du Pacte de Carthage, avec en tête la puissante centrale syndicale UGTT, et une branche du parti présidentiel Nidaa Tounès, réclament le départ de Chahed, en arguant des difficultés économiques du pays.
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L'un des partisans les plus vocaux d'un départ de Chahed est le numéro un du parti Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, fils du président à qui la presse prête des ambitions pour la présidentielle.
A plusieurs reprises ces dernières semaines, les journaux ont titré sur un remaniement attendu, qui ne s'est finalement jamais concrétisé.
Le parti islamiste Ennahdha, membre de la coalition gouvernementale, s'oppose quand à lui à un huitième changement de chef de gouvernement en sept ans.
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"Seul le Parlement détient la décision de changer le Premier ministre", a souligné lundi le chef de file d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, ajoutant "le pays ne peut pas supporter un nouveau changement radical". Sur ce sujet il a indiqué ne pas être prêt à des "concessions".
Youssef Chahed, 42 ans, issue de Nidaa Tounès, a été nommé en août 2016 à la tête du gouvernement. Le budget d'austérité voté par son gouvernement en janvier a déclenché une importante mobilisation. Mais la croissance a effectué une timide retour en 2017, et les autorité sont confiantes dans leur capacité à arriver à 3% de croissance en 2018, à la faveur d'un regain de sécurité et d'un rebond du tourisme notamment.